Une barque en péril non loin des porte-conteneurs du Rhin
Le Rhin est un fleuve accueillant pour les porte-conteneurs. Les embarcations immensément longues traversent ainsi Düsseldorf en un ballet incessant, plateaux élancés surchargés de briques colorés ; les échelles deviennent difficiles à évaluer, quelle longueur, quel poids, quelle vitesse pour ces caravanes impassibles. Il est amusant d'observer ces péniches géantes braquer contre le courant pour négocier la courbe au pied de la Rheinturm, sentir la force des flots pesant sur la proue métallique, que l'on devine seulement en prenant conscience de la durée mise pour prendre un virage.
Les grands bâtiments passent heures après heures le long du rivage, symboles vivants de l'économie globalisée et ses échanges sans fin de biens au travers de sept mers.
Et ce dimanche, une minuscule embarcation est venue se glisser tout près des caravaniers des flots, coquille de noix bricolée n'osant s'éloigner du rivage et de l'Altstadt. Un barque de bois glisse en crabe sous un embarcadère, cinq ou dix centimètres d'eau sombre flottent à l'intérieur en noyant les pieds des deux marins amateurs ; une des planches latérales se dresse mollement, disjointe. Les deux aventuriers tentent de manier la rame sous leur queue de cheval et les chaînes pendant à leur ceinture, penchés en avant, déjà prêts à se saisir de la bouée pendant sur les flancs du presque radeau.
Les promeneurs sur le rivage observent ce ballet au ralenti, ne cherchant même pas à en deviner le but ni les motivations, simples témoins du dimanche ; on découvre parfois des scènes bien pittoresques et improbables au bord d'un fleuve.
19/04/2009 - Altstadt, Düsseldorf
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire