2008/04/13

Nettoyage de printemps et bricolage décoratif dans une chambre d'étudiant

Est-il vraiment surprenant de passer un dimanche après-midi en survêtement ? Entre les cadres souhaitant une détente vestimentaire et les sportifs du week-end, le panel est large, mais en temps normal, je ne correspond à aucune de ces catégories, si ce n'est pour un épisodique jogging le matin.

Mon survêtement du dimanche a été motivé par un nettoyage de printemps imposé, dans ma nouvelle chambre à l'impressionnante poussière. Je n'envisageait pas de m'installer dans un tel espace la semaine prochaine, et tout mon week-end s'est vu orienté par cette occupation de nettoyage, particulièrement agréable quand elle s'ajoute aux travaux de déménagement. Dire que le concierge ne m'avait fourni les clés que mercredi, sous le prétexte de vérification et d'entretien de la chambre...

Bon sang, deux jours n'étaient donc pas suffisants pour déplacer les lits ? L'amoncellement granulé nichant sous les sommiers ne laisse place qu'à ceux hypothèses : soit aucun aspirateur n'a été passé sous ces couches depuis un ou deux ans, soit les précédents locataires étaient adeptes d'un fétichisme érotique tournant autour du bac à sable. Et cette dernière idée n'est peut-être pas la plus fantaisiste ni la moins rassurante, étant données les trois pop-corns collés entre le mur et le cadre du lit de droite, dont deux encore sous forme de graine.

Oui, au risque de me répéter, me revoici dans le monde étudiant, un espace où le logements possèdent des revêtements rayés gris et blancs, offrant un aspect sale même quand ils sont propres, afin de cacher pudiquement les mauvaises habitudes alimentaires de ces post-adoscents. D'après les petites traces oranges trainant sur le sol ou les étagères, on peut supposer que les étudiants allemands font une grande consommation de sauce tomate, dans des plats de pâtes ou sur des pizzas. Je doute que mes prédécesseurs aient été des adeptes des tomates farcies, c'est trop demander à des cuisiniers qui laissent des auréoles de casseroles sales sur les étagères du salon.

Vêtu de mon survêtement vert et informe, j'ai manié balais, lingettes humides, éponge et serpillière avec une euphorie nerveuse, entretenue à l'aide de quelques jurons racistes, histoire de maintenir un influx nerveux élévé. Et de rire de mes propres bêtises, également, par exemple face à ces longs cheveux noirs éparpillés partout, qui ont entraîné force malédictions associées à la calvitie des élèves chinois expatriés : quel éclat de rire quand j'ai réalisé que ce devaient être les poils de mon balai premier prix !

Une fois les gros travaux achevés, je me suis attaqué à l'installation de mes affaires dans mon élan hilare, avec pour objectif de créer un début d'ambiance à peu de frais. J'ai donc distribué mes livres et CD et magasines sur les étagères, disposé mes photos et cartes postales avec une désinvolture soigneusement travaillée, et ajouté mes petites trouvailles du samedi. Quelques bougies chauffe-plat oranges dénichées à Düsseldorf, douces taches colorée dispersées un peu partout, et puis une fleur en peluche chantant Happy Birthday, une de ces magnifiques bricoles qui semblent créées uniquement pour les Foirfouilles et autres magasins "Tout à 1€".

Quelques articles de Libération et publicités des Inrocks me servaient de touche finale.

La semaine prochaine, je vais pouvoir prendre pied dans un espace plus propre, et surtout un peu plus chaleureux, à défaut d'être fourni en rideaux. Et vendredi prochain constituera la prochaine grosse étape, puisque je compte inviter mes collègues et amis pour une soirée de découverte. Elle s'annonce des plus amusantes, ce cadre dénudé s'avérant finalement très malléable.

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