Retrouver Avignon pendant le festival
21/07/2007 10h
Un pont de l'Europe à deux voies qui aspirent, narines asymétriques, la gauche hoquettent, bouchée par à-coups, et le flot plonge vers le centre par petits pas retenus. Succion légère sans fluidité, on arrive mais le feu ne lâche personne dans l'espace libre autour des remparts, aucune prairie ouverte et infinie aux espaces battus par le vent aride. Chacun à son tour. Péage implicite. De facto. Ne soyez pas excessivement enivrés. Encore quelques instants avant la promenade à pieds au milieu des affiches.
Le parking du Leclerc pour la déposer facilement car le soleil ouvert et tombant droit vaut mieux que les longues circonvolutions.
Et les rues à pieds enfin.
Les panneaux de carton sur les poteaux suspendus, les panneaux et panneaux sur les grilles et clôtures et les rideaux de fer descendus des commerces inactifs. Les mêmes couleurs et les mystérieux, trop souvent tristement évidents. Faciles et racoleurs. Mais un certain bruit de fond visuel, fanfreluches dessinant les espaces tachetés et les tentures scéniques de la rue, parade immobile, longs rubans ficelés en grappes.
Retrouver l'atmosphère d'un îlot aux pierres beiges maquillé à grands traits de pinceaux surchargés.
Avant même les grands espaces centraux.
Les grands cinémas redevenus théâtres, les affiches présentant des acteurs qui parleront vivants et non péliculés, des box offices de théâtre. Les garçons aux cheveux peut-être plus longs et les filles portent des robes aux couleurs tendues, acides et géométriques, de l'étoffe ample et des mèches souvent éparpillées et presque centrifuges, les abords d'écoles d'art et de littérature déversés dans toutes les places et terrasses de café. Du rose à parapluies aux mouvements décomposés éparpille les tracts à la même teinte unie, des imitateurs et collègues tout le long de l'avenue aux petites bornes vertes, et la grande place tout au bout.
Les distributeurs répétés à papier glacé et les automates à la monnaie nécessaire répandent leurs coupures aux longues queues qui défilent.
Le rythme vers les vastes espaces à la foule à ciel ouvert.
La place de l'hôtel de ville en tables et chaises et auvents sans interruption, comédiens glissés dans les allées qui dansent et déclament pour que l'on conserve leur tract publicitaire. Des pavés et vieilles pierres et un comique belge en chaise roulante, on pousse jusqu'au Palais des Papes et l'esplanade en pente, et le bureau du off, aux lourdes brochures de trois cents pages surchargées de photos, de dramaturges, de compagnies, de descriptifs élogieux et positifs aux messages similaires. Ainsi qu'un plan gris à numéros de 1 à 110 dans des cercles rouges.
Des voyelles aux formes de velours noir et couleurs franches chantent sur le parvis car elles sont les plus belles.
Malgré la disparition de leur camarade u.
A l'ombre à un croisement, posé un à café, combiner son programme à la musique des noms reconnus et des petits conseils. Dégustant une glace au pain d'épices et un jus d'ananas pressés du jour, aux morceaux généreux. Recevoir sans même bouger des flyers encore et encore, car les comédiens se faufilent entre les tables, et la pile s'enrichit sans effort avant de rejoindre bientôt une autre corbeille. Des échasses et des pattes de loup bondissantes passent, des soeurs accordéonistes épileptiques et rouges, une file indienne au murmure bégayant, cheveux gras.
Never ending spool où tout le monde distribue du théâtre à une foule qui en parle car venue dans ce but.
Mais les bouquinistes proposent également de jolis trésors.
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