Des totems et des piliers au Musée des Civilisations de Gatineau
Le Musée des Civilisations s'étend paisible sur la rive québécoise de la rivière Outaouais, dans la ville de Gatineau, passant ses journées à admirer le Parlement sur sa colline, sans même avoir à tourner la tête. Droit devant, un peu plus haut, et hop.
Le bâtiment est brun, plutôt dépouillé, légèrement courbe, mais sans folie, une belle coquille mêlant authenticité et modernité. Le Musée cherche en effet à rendre compte des différentes cultures du Canada, offrant un large espace aux nombreuses cultures autochtones. On trouve bien entendu une belle exposition didactique sur l'histoire du Canada depuis l'arrivée des européens, joli parcours dans des décors reconstitués, à la manière d'un Dysneyland historique, sérieux, mais plaisant. Il faut toucher petits et grands.
Mais, indépendamment de cette frise historique richement égrainée, il est enivrant de se perdre au premier niveau, superbe assemblage de pièces autochtones. On découvre alors la richesse culturelle de ces peuples, et leur grande variété, peu surprenante si l'on réfléchit un instant à la taille du Canada, mais qui donne le vertige au visiteur européen peu coutumier. Costumes, artisanat ancien, et bien entendu totem,s dialoguent et se répondent, un ballet de formes et de couleurs magnifiques.
Et le pouvoir de séduction du musée tient pour beaucoup à l'architecture de ce niveau le plus bas, découpant une haute galerie de trois étage aux baies vitrées ouvrant sur la rivière. La lumière s'invite sans arrête, rebondissant sur les parois blanches et les longes piliers, et les totems apparaissent saisissant dans cet espace aux dimensions troublantes. Un délice dans lequel il devient délicieux de se perdre, d'admirer les pièces songeur, émerveillé et perdant peu à peu ses repères dans cette collision d'art autochtone et d'architecture épurée.
Les statues se mettent à surprendre chaque visiteur, tous s'arrêtant devant la vaste pièce en bout de galerie. L'apparition de cette chimère aux courbes polies étaient d'autant plus brutales lors de notre visite qu'une large batterie de tables étaient installées pour un banquet, certainement un mariage étant données les séances photos qui avaient lieu au bord de la rivière. Le musée prenant vie en direct, entre art, bâtiments et rôle social.
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