2008/05/29
2008/05/28
Celica, une auberge de jeunesse au milieu des graffiti
- Attendez, je vais tout de même demander si c'est bien là.
L'aéroport de Ljubljana est situé à environ 45 minutes de route du centre-ville, adorable terminal à quatre comptoirs perdu dans la campagne. Il s'agit donc d'emprunter une navette pour gagner la ville, et la conférence à laquelle je participe a affrété spécialement un bus, afin de déposer les participants directement à leur hôtel.
Cependant, certainement plus habitué aux établissements de luxe utilisés habituellement par les conférenciers, le conducteur du bus ne connait pas mon auberge de jeunesse, dénommée Celica. Il a pris quelques renseignements dans un café, a suivi les panneaux, mais le cadre entourant la destination ne le rassure pas trop. Un bâtiment émerge bien au milieu d'un vaste parking, mais entouré de murs couverts de graffiti et de bâtiments façon squat d'artistes.
Ce brave conducteur interroge donc une passante, et me laisse alors, peu convaincu et clairement perplexe.
Car, en effet, l'auberge de jeunesse Celica est située en plein coeur d'un complexe artistique, géré par une association, et c'est même cette association qui se charge de gérer l'auberge. Le bâtiment est en effet une ancienne prison, et l'association artistique a minutieusement réaménagé les lieux, donnant à chaque cellule une décoration et une atmosphère propre.
Bon, je n'ai pas vraiment pu profiter de ces cellules, dans la mesure où j'ai couché dans une chambre de quatre personnes, au dernier étage, à la personnalité moins travaillée. Mais je me suis tout de même régalé de l'ambiance des lieux, avec son décor de graffiti à l'extérieur, et les jolies trouvailles intérieures. Il a délicieux de boire tranquillement un jus de fruit, le soir, dans une petite salle remplie de pouffes en osier et de tapis, dans laquelle on est sommé de se déplacer en chaussettes.
Publié par Robin LE WILLIAM-NORTH à 08:48 0 commentaires
Libellés : 2008.04 Slovenie, graffiti, Ljubljana
2008/05/27
Deutsch Frühstück le samedi, à Düsseldorf
Je passe à Düsseldorf chaque samedi matin. Je dois rendre les documents empruntés à la médiathèque de l'Institut Français, et tout particulièrement les DVD, qu'il est impossible de garder plus d'une semaine. Comme, le samedi, la médiathèque de l'Institut Français n'ouvre que de 11h à 14h, je passe à Düsseldorf chaque samedi matin.
L'Institut Français est située dans une rue qui part d'une place de marché, vaguement couvert, vaguement permanent, car constitué de caravanes en dure abritées par des auvents. On y trouve bien quelques étales de fruits et légumes, quelques bouchers ou boulangers, mais ce marché permet essentiellement de déguster sur place, installé debout devant de petites tables hautes. On y consomme des galettes de pomme de terre, des saucisses, des pâtisseries, de sandwichs de poisson dans de petits pains, on y boit des bières.
Rapidement, m'est venue l'idée de prendre mon petit déjeuner du samedi dans ce quartier, couplé à ma visite hebdomadaire à l'Institut Français.
Et cette place de marché se trouve à l'orée du réseau de rues piétonnes de l'Altstadt, pépinières de cafés et petits restaurants. Endroit idéal pour goûter, enfin, à un petit déjeuner allemand, ce Frühstück qui fait la part belle à la charcuterie et au fromage.
Samedi dernier, j'ai donc pénétré dans un des plus luxueux café de la place, couplé à une patisserie - chocolaterie. De généreux gâteaux et d'abondantes plaques de chocolat dans l'entrée, et sur la gauche, de riches banquettes pour accueillir les gourmands. J'ai opté pour une formule charcuterie et fromage, évitant tout de même l'option proposant uniquement un riche plateau de fromage. Salami, jambon, oeuf dur, large tranche de fromage, barquette de fromage frais, miel, confiture et beurre pour accompagner les trois sortes de pains proposés.
Je l'avoue, je n'ai pas été totalement séduit par la charcuterie, même dans l'optique d'un brunch. Mais la lecture paisible du numéro du jour de Libération a diffusé son atmosphère sereine de joli week-end ensoleillé, à boire du thé et grignoter des tartines de miel sans se presser.
Je compte répéter l'expérience les prochains samedi, même si, la prochaine, je choisirai plutôt pour une formule avec croissant.
Publié par Robin LE WILLIAM-NORTH à 08:35 0 commentaires
Libellés : .ce que je mange, 2008.05 Allemagne, Düsseldorf
2008/05/26
200 danseurs de swing sur la Place de Ljubljana
- He, guys, do you believe in Jesus ?
Au milieu de la place pavé, un homme parle dans un micro. Il porte un béret noir, un T-shirt sans manche, les deux bras tatoués de l’épaule au poignet. Il est tourné vers la façade rose aux colonnes blanches, le dos vers le fleuve et les trois ponts.
- Si vous croyez, venez nous aider. Venez, venez, nous avons déjà reçu l’aide de l’équipe polonaise. Nous avons encore besoin de vingt personnes pour parvenir à deux cents danseurs, pour faire l’histoire !
Dans l’alignement de la rue qui débute sur la droite de la façade rose, une douzaine de jeunes rigolent dans leur survêtement jaune et leurs pantalons bleus, certains tournant des appareils photo vers le centre de la place.
- Allez, c’est reparti pour un nouveau tour danse !
Une musique surgit des haut-parleurs installés autour de la place, au début d’un des trois ponts, au pied de la statue aux personnages vert sombre. Quelques notes de cuivre, martèlements jazzy, une petite volée de piano légère, et tout autour de la place, des danseurs suivent les mêmes gestes bondissants.
La jambe droite décrit un cercle latéral, venant frapper la pointe du pied gauche, puis la gauche se lance en cercle vers l’arrière, la pointe vers le talon droit, puis les pieds se déplacent latéralement, jambes écartées un temps, puis rapprochées aussitôt, croisées, la gauche passant derrière. Puis les danseurs pivotent sur place, une jambe fixe, axe de rotation, et l’autre marquant la révolution, ils tournent dans un sens agitant une main, puis dans l’autre sens avec l’autre main. Les danseurs tournent le dos et avancent de quelques pas, s’éloignant les uns des autres, puis regardent à nouveau vers le centre de la place, pliés en avant, les hommes agitant les bras devant leurs genoux et les femmes levant les jambes vers l’arrière, puis tous se redressent, lèvent le genou jusqu’à hauteur du ventre pour le frapper des deux mains, une jambe, puis l’autre, puis l’autre. Ils se tournent de profil, ils reculent la jambe. Ils s’arrêtent une seconde, puis repartent. Se penchent vers l’avant, posent une main au sol, deux fois de suite.
Les danseurs forment un large cercle sur les bords de la place, le centre n’accueille qu’une demi-douzainee de personnes. Grande place pavée où danse ce large cercle entre les trois ponts, les statues de dragon, les façades à colonnes et la statue excentrée, un homme en costume avec la main sur le ventre et une femme drapée, assise en amazone sur une pierre. Cercle formé de femmes à robes noires et longues, aux cheveux tenus par un ruban, de très jeunes filles en pantalons et en talon, d’hommes en jeans et T-shirts, d’étudiants avec sacs en bandoulières, des adolescents en survêtements jaunes, et tous portent un collier de tissu rouge, auquel est fixé un rectangle blanc avec un numéro.
Autour du cercle, des gens observent immobiles, des couples se tenant par le cou en souriant. Une femme avec une veste léopard tient un micro bleu, debout à côté d’une caméra sur trépied.
La musique s’éteint.
- C’est bon, nous allons pouvoir tenter le record. Le record du monde du plus grand swing de groupe. Mais, je dois préciser que, pour que le record soit homologué, il nous faut réaliser deux tours de danse à la suite. Alors restez concentrés quand la musique s’arrêtera la première fois. Vous êtes prêts ?
Une femme danse entre deux enfants. A gauche, garçon de 8 ans avec manteau en cuir noir, tournant la tête, mimant les pas, tournant et se frappant les cuisses. A droite, garçon hilare de 5 ans, tripotant le collier de tissus, ils regardent la place et ses voisins et il rit, immobile. La femme lui prend les mains, agitent les bras, meneuse avec son cavalier, puis le prend dans ses bras, reproduisant parfaitement les pas à deux.
La musique s’éteint, le même air reprend. Puis la musique s’éteint de nouveau, et les gens crient. L’homme tatoué au béret a repris le micro.
- Merci à tous. Merci infiniment. Je suis très fier d’avoir pu atteindre ce record ici, à Ljubljana, où, je vous le rappelle, le swing a débuté, juste après la guerre. Le swing est donc revenu à la maison. C’est beau, ça lance parfaitement ce championnat de swing. Merci, merci à tous, merci aux organisateurs, merci à Bob, qui a donné les leçons de swing durant tout l’après-midi. On ne pouvait pas imaginer que cela allait se finir ainsi, mais il n’a pas baissé les bras, il vous a guidé toute l’après-midi. Merci, merci.
Un homme avec sweat-shirt à capuche s’approche du tatoué, les yeux brillants. Ils se serrent dans les bras.
Publié par Robin LE WILLIAM-NORTH à 08:37 0 commentaires
Libellés : .description, .video, 2008.04 Slovenie
2008/05/23
Lumière sur Bled, le plus beau site touristique de Slovénie
Bled, c'est l'un des endroits les plus touristiques de Slovénie, un superbe site naturel. Un long lac particulièrement calme, puisque aucun bateau à moteur n'y est autorisé, et seul le bruit des pelles d'aviron vient perturber les poissons. Au centre du lac, une délicieuse île, et tout autour, des collines, dont une accueille un mignon château.
L'heure de route depuis Ljubljana vaut largement le détour.
Et j'ai eu la chance d'y passer un jour sec, un jour de promenade en T-shirt en souriant sous le soleil. La glace était particulièrement mauvaise et décevante, mais j'ai pu réaliser quelques photos sympathiques en jouant avec la lumière...
Publié par Robin LE WILLIAM-NORTH à 17:22 0 commentaires
Libellés : .portfolio, 2008.04 Slovenie, lumière, voyages
2008/05/21
Pattisserie allemande aux cerises glacées
Je serais donc tenté de résumer les pâtisseries allemandes par deux caractéristiques caricaturales :
- taille conséquente
- crème ou glaçage sucré
Oui, mais un troisième axe vient souvent rendre les gâteaux allemands irrésistibles pour l'oeil du gourmand. Les cerises. Dispersées régulièrement, jusque dans les viennoiseries les plus courantes, elles distillent un parfum frais et différents, séduction renforcée par les amusantes taches rouges qu'elles font apparaître à la surface des gâteaux.
Alors, ce 1er mai, pour notre petit déjeuner dans un salon de thé de Potsdam, je n'ai pas hésité très longtemps, en voyant cet énorme pain aux cerises. Gâterie gourmande et sans grande finesse, mais, pendant que mon regard flottait sur les pavés de Potsdam, les cerises coulaient doucement sous la langue.
01.05.2008 - Potsdam
Publié par Robin LE WILLIAM-NORTH à 17:40 0 commentaires
Libellés : .ce que je mange, 2008.05 Allemagne
2008/05/20
Quand le printemps frappe à la porte du ciel de Mulheim
Le dimanche de Pentecôte, nous avons déjeuné dans le parc de Muheim, sur un bout d'herbe posé le long de la Rhur. Un pique-nique évident sous ce temps magnifique, près de 30°C en pleine Allemagne, et certainement le premier-week sans aucune goutte de pluie depuis mon arrivée à Duisburg, depuis décembre dernier. Ce n'était plus le printemps mais bien l'été, chaud, bleu et sans nuage, et l'herbe poussait à marcher pieds nus.
Ce Mulheim-là est terriblement agréable pour une douce promenade du dimanche, un instant léger à traîner, sans se presser, dans l'air flottant et l'ombre qui glisse peu à peu, presque 15h il me semble pour ce pique-nique de la Rhur, mais aurait-il fallu se presser pour un repas froid comme en vacances ? Quelques tranches de pain et de jambon, une tomate, des oeufs durs, des pommes et des biscuits turcs, rien de plus simple, un pique-nique assemblé sans chercher la sophistication. Juste quelques ingrédients facilement transportable dans un sac de toile vert et blanc, à déposer sur l'herbe sans nappe car il n'y a en pas vraiment besoin.
Et personne n'est passé le long du chemin. Ou juste un chien sans laisse, je crois bien, très rapidement, presque sans s'arrêter.
Pourquoi alors aurais-je dû prendre des photos de cet instant champêtre ? Tenter de capturer rapidement quelques baisers visuels, un peu de sa grâce musicale et ondoyante, avec mon minuscule appareil besogneux ? Ou même tourner l'objectif sur le paysage, garder une trace du décor et de l'atmosphère, profiter de l'état d'esprit pour explorer quelques images différentes, esthétiques et légères, mais je n'ai pas vraiment été tenté. Ecoutant surtout les airs ambiants, sans prêter trop l'oreille à mes réflexes de photographe et blogger compulsif, car, chaque fois, je répondais à ces envies d'images par une idée récente, un songe qu'il me faut encore explorer : se retenir de prendre des photos.
Je dois encore réfléchir à cette idée, celle de savoir garder son appareil dans son sac.
Mais je n'avais aucun doute à cet instant précis de pique-nique, d'herbe, de brise et de pieds nus.
Cependant, aujourd'hui, le soleil est revenu après de nombreuses averses, et je suis retombé sur les photos prises lors de mon premier passage à Mulheim. Samedi 23 mars, première déchirure printanière dans l'humidité de Duisburg, et j'avais couru découvrir Mulheim appareil à la main. Ce jour-là, le ciel était bleu également, mais empli de nuages aux formes pleines, généreuses et appétissantes, une voute de Renaissance posée au dessus de la Rhur.
Ce samedi-là, seul avec mon appareil, je me suis laissé absorber par le paysage, les branches et les nuages, riant tout seul en bondissant. Et ce sourire ravi avait coché Mulheim dans la liste des endroits à présenter à mes amis, en cas d'éventuelle visite de leur part.
Publié par Robin LE WILLIAM-NORTH à 18:13 0 commentaires
Libellés : .portfolio, 2008.05 Allemagne, Duisburg, lumière, no photo
2008/05/19
Arroz con pollo de Colombia para una grande comida en Duisburg
Une recette colombienne simple, mais pratique quand il faut préparer de grandes quantités :
- des escalopes de poulets, cuites longuement à feu doux, afin d'en séparer délicatement les fibres.
- du riz en grande quantité.
- des petits pois et des dés de carottes, ces dernières ayant été cuites dans la casserole en parallèle avec le poulet.
- quelques rondelles de saucisses pour colorer un peu plus le tout.
- et un filet de sauce tomate au moment de servir dans l'assiette.
Personnellement, j'aurais bien ajouté un peu plus d'assaisonnement, une petite sauce, pour relever le tout et atténuer les effets bourratifs de ce plats potentiellement sec. Mais le résultat est très présentable et chaleureux, facile à préparer pour les repas de groupe, car pouvant se consommer froid sans aucun problème.
C'est la raison pour laquelle ce plat colombien avait été sélectionné pour la fête internationale de Duisbuurg, organisée à l'International Zentrum le samedi 17 mai 2008. Le groupe ibéroaméricain souhaitait faire les choses en grand, et cet arroz con pollo allait se trouver en belle compagnie, aux côté d'une paella géante, de panes de queso brésiliens, de patisserie à la noix de coco, et, bien entendu, d'une incessante préparation de caipirihna guidée par les rythmes sudaméricains.
Facile !
Mais malgré sa simplicité, la préparation de 10 portions d'arroz con pollo ne s'improvise pas, tout particulièrement quand on ne dispose pas de tous les ustensiles nécessaires. C'est le lot des expatriés temporaires, qui ne vont pas acheter quantités de bols, de plats et de casseroles pour un séjour d'une douzaine de mois. La généreuse quantité de riz a ainsi été mélangé au reste des ingrédients à l'aide d'un grand sac poubelle en plastique bleu, et les portions transportés dans des sacs congélation individuels.
Mais, avouons-le, ce dernier choix donnait une touche très professionnelle au transport de ce plat simple et efficace.
Publié par Robin LE WILLIAM-NORTH à 18:45 0 commentaires
Libellés : .ce que je mange, 2008.05 Allemagne, Duisburg, hispanohablante
2008/05/16
Coucher de soleil sombre sur la gare de Ljubljana
La gare de Ljubljana se trouve au Nord du centre et de la vieille ville. C'est un long espace devant lequel se garent les bus et les cars, posé juste à côté d'un immense parking vide, presque un terrain vague, derrière lequel s'écoulent tout doucement les trains de marchandise. Un grand bol d'espace dénudé autour duquel se dressent quelques grues qui étirent des bâtiments neufs, immeubles lisses, modernes et colorés qui tranchent dans ce quartier en mutation.
Plus Nord, une haute et large colline se dresse vers l'Ouest, et surtout, juste derrière la gare, l'énorme usine brassant la bière nationale, l'Union. C'est un haut hangar gris dont la paroi grise se dresse sans fenêtre sur une demi douzaine d'étages, une grande plaque neutre qui se voit éclairée de spots colorés en soirée.
Mais ces deux hauts lieux de Ljubljana sont invisibles quand on arrive face au parking, bien trop à l'Est.
On n'aperçoit alors que trois ou quatre voitures disséminées sur le terrain vague et vierge, et le ciel s'étend en un large écran pour photographe amateur. Je suis passé par là un soir, sur ma route vers le concert de The Notwist. Les slovènes aiment les concerts tardifs qui débutent à 21h30, et ainsi, j'ai pu me laisser tenter par les quelques morceaux de nuages sombres qui fronçaient les sourcils face à la descente du soleil.
Publié par Robin LE WILLIAM-NORTH à 18:15 0 commentaires
Libellés : .portfolio, 2008.04 Slovenie, Ljubljana, lumière