Les bancs perdus du Parc La Fontaine de Montréal
Le printemps canadien met du temps à s'installer. Les traces de l'hiver ne s'estompent pas vite. Petites chutes de neige surprise le 21 avril au matin, ou canal vide, toute glace fondue, mais eau pas encore invitée à revenir.
Le bassin du Parc La Fontaine à Montréal suit cette logique d'entre d'eux, particulièrement frappante dans la lumière grise d'un week-end pluvieux. Toujours une lumière d'hiver, ou du moins de printemps, flottement de grisaille comme un jour blanc de journée au ski, la fraîcheur visible, pas d'élan printannier ; une vague désolation. Désolation, quel autre mot quand on aperçoit quelques bancs publics perdus dans un bassin vide, certains le bec dans l'eau fine ?
Ont-ils été jeté là par des plaisantins du samedi soir, cherchant à tester la solidité de la glace ? Ont-ils passés une grande partie de l'hiver dans cette position ? Des bancs dans un bassin vide, bon sang, pourquoi donc ? Scènes urbaines bizarres, plans de ville en guerre où l'agencement utilitaire se dérègle doucement sous l'oubli des bienséances.
Printemps canadien, rien n'est réglé, rien n'est en place. Le vent souffle trop pour la stabilité, le vent souffle, souffle. Il pleut dix minutes, la nuit semble tomber à 15h30. Puis le vent souffle encore et un peu de bleu surgit, un peu de lumière sur l'herbe vert jaunâtre, sur les branches nues.
Cela donnerait presque envie de sourire, soudain.
April, 17th, 2011 - Parc La Fontaine - Montréal, Québec
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