Greyhound Station in Calgary, lost at the far borders of downtown
"Prenez le train est - ouest jusqu'au bout de la ligne, à l'extrême ouest du centre-ville. Puis il suffit de marcher tout en droit, presque tout droit, il y en a pour dix à quinze minutes environ."
Le train a traversé les hauts blocks du centre-villes, bâtiments lisses et claires, une ligne droite propre dans une avenue réservée. Avant le terminus ; blocs de bétons en milieu de voie, un peu après le quai, la rame fera demi-tour là-bas. Descente, partons droit devant, prêt pour dix à quinze minutes de marche.
Les immeubles s'estompent au bout de deux ou trois blocs, le centre des sciences à contourner, première épreuve peu évident. Par où ? Le parking par la droite semble en travaux mais sait-on jamais, une chance sur deux... Mais une fois le tour complet difficilement effectué, entre des minces palissades où deux personnes ne peuvent se croiser de face, on repart vers la gauche initiale. On a joué, perdu la manche, mais la partie n'est pas terminé, on devrait y arriver, même par ces voies austères, ce début de banlieue morne.
Voie rapides, trois, quatre voies, un feu pour se sauver. De l'autre côté, un marchant de moquette, ou assimilé, un de ces hangards changé en espace de vente peuplant le bord de villes, l'opposé des centres. Trottoir de ciment brun et bon marché, est-ce encore en travaux, est-ce définitif ? De l'autre côté de la voie, large groupe de jeunes bondissant et flottant en haut des tremplins à sake-boards. Les vêtements fluos, les vêtements amples, les larges tennis, et la liberté, l'improvisation urbaine ; un bord de ville, un éloignement, une terre vierge : bientôt des panneaux publicitaires devraient bourgeonner.
Un pont. Couvert de sable sur ses bords. Les engins de chantier ne doivent pas être loin. Dessous le pont, pour la route sous la voie rapide. Les tas de sable, les traces de béton sec, encore poudreux, déjà oublié, perdu. Le pont en courbe, en pente légère, bombé et enclinant le dos, une courbe, un peu d'angles mort par derrière lui.
Mais rien que les trois voies encore, limitées à deux, des cônes oranges sur une des lignes. Voies de plus en plus droites, venant de loin, décélération douce avant la courbe du pont, avant le centre ville et les feux rouges dans les avenues, les rues à sens unique. Une passerelle piétonne devant, loin, isolée, menant du vide de la route sur la gauche à un bâtiment brun ou marron sur la droite.
Rien sur la gauche, rien sur la gauche. Très vieilles industrie, ateliers vagues, rien à repérer.
Une pile de pont isolée. Récemment assassinée, pas encore terminée ? Des cheveux d'acier dressent quelques pointes peut-être plus droites que dans mon souvenir.
Un arrête de bus, petit box transparent, associé à un panneau publicitaire, un appel à vente immobilière ; ces panneaux nord-américains présentent la société par le patron de l'agence, le vendeur magicien qui réjouit les foules & le peuple par son sens du marché ; on devine presque son prénom à sa coupe de cheveux et à son sourire. Un banc attend en diagonal. Mais qui viendrait attendre ici ? Arrivant de nulle part pour attendre à cet arrêt d'autobus, au pied d'une passerelle, dans une rue sans début ni fin, rien que le centre-ville en arrière-plan, loin, loin, dans la brume. Qui ?
Mais le bâtiment brun affiche son logo bleu et rouge. Entre deux concessionaires auto, c'est bien le terminus Greyhound, le noeud de bus pour s'éloigner de Calgary et voyager au Canada. Un centre de bus au parking immense et en terrasse, au hall vaste, haut de plafond, à la cafétaria de taille conséquente. Un noeud de communication planté si loin du centre, il faut enjamber les travaux et l'urbanisation qui s'estompe, les bourgeonnement utilitaires et sans charme des bords de ville.
Qu'y faire quand on doit y attendre presque deux heures ?
July, 29th, 2010 - Greyhound Station - Calgary, Alberta
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