Le triste sort d'une totilla dans un récipient bon marché
En Allemagne, les gâteaux sont généralement généreux et épais, richement fournis de crème et cerise, à la manière d'une forêt noire de dessin animé dont les parts sont plus hautes que larges. Difficile voire impossible de trouver un simple gâteau au yaourt ou d'opter pour une tarte aux fruits dans un salon de thé, le gâteau allemand joue la carte de l'épaisseur et du superlatif.
Par conséquent, son transport n'est pas aisé et des accessoires adéquats sont disponibles dans le commerce. "Cake holder", pourrait-on dire en anglais, sorte de plateaux plastifiés surmontés d'une cloche transparente façon cloche à fromage, joignant le plaisir de l'exhibition au simple besoin pratique. Hélas, toute bonne idée se trouve souvent dévoyée par les exemplaires bas de gammes, vendus dans les magasins discount ; les clientèles fragiles n'ont pas le choix, devant se contenter de plastique mince et cassant, d'un système de fermeture de la cloche faible, et les étudiants se voient donc contraint d'affront des transport de pâtisseries dangereux et aléatoire.
Samedi dernier, une sympathique soirée était organisée à Duisburg par quelques étudiants sud-américains de l'université. Thématique prometteuse : que chacun vienne muni d'un plat de son pays. Malheureusement, la tortilla chilienne aux pommes de terre et poivrons n'est jamais arrivée à bon port, trahie par la légèreté des attaches du cakeholder tout neuf. Peut-être la forte densité des épaisses tranches de pommes de terre a-t-elle été fatale aux quatre charnières de plastiques ? Peut-être auraient-elle résisté sans problème au premier gâteau crémeux venu ? Difficile de savoir, mais les chiens duisburgeois ont dû se régaler.
18/04/2009 - Duisburg
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