Samedi 20 septembre 2008 - 18h
Carrefour des rues Perrée, de Picardie et du Forrez, Paris IIIèmeDes barrières dans la diagonale du carrefour, devant une estrade d'un mètre de haute. Un homme et une femme sont debout au milieu du carrefour, à côté de deux vélos blancs.
Sur l'estrade, un polo vert, un polo bleu ciel, un polo brun à rayures horizontales, trois hommes en lignes exécutent des mouvements simultanément. Ils tournent sur eux-mêmes, sens inverse des aiguilles d'une montre, s'arrêtent torse face au carrefour, ils lèvent les pieds et bougent les bras sans avancer, ils marchent sur place. Ils tendent la jambe droite vers l'avant, quart de cercle de la jambe sur le côté, jambe tendue en diagonale, séparée d'un pas sur leur droite. Leurs deux pieds se collent, leur jambe gauche recule d'un pas et se colle à l'autre jambe, les bassins oscillent, hanches droite plus haute que la gauche, hanche droite plus basse que la gauche. Les jambes se croisent, jambe gauche devant jambe droite, et les jambes collées. Ils lèvent le bras gauche et le font tourner au dessus de leur tête, et ils se tournent au même rythme, dos vers le carrefour et face vers les bâtiments et dix personnes debout au sol. Puis face vers le carrefour, bras écartés à l'horizontal, puis dos au carrefour, et ils frappent dans leurs mains à hauteur de tête. Deux fois les mains sur la gauche et la jambe droite tendue, deux fois les mains sur la droite jambe gauche tendue, une fois à gauche, une fois à droite, une fois à gauche, puis ils plient le genou vers l'avant.
Les dix personnes devant la scène frappent dans leurs mains. Les trois hommes en polo descendent les escaliers et marchent devant l'estrade. Un homme montent les escaliers, il porte un chapeau blanc cylindrique, une veste noire, une chemise blanche avec un noeud papillon blanc, un pantalon noir à rayures blanches. Il parle.
- C'est maintenant au tour du numéro de Paris Bel-Age, mais, hélas, nous allons devoir attendre encore un peu, car l'accordéoniste est bloqué par la techno. Mais oui, très bientôt, nous allons pouvoir applaudir Paris Bel Age, un groupe de danse pour le très jeune troisième âge, disons. L'accordéoniste ne devrait plus tarder, il vient en voiture et s'est trouvé bloqué dans la techno parade.
Dans la rue devant l'estrade, une tente blanche, un homme avec un tablier blanc devant deux disques noires, des panneaux "Crêpes" et "Beignets". Il verse une pâte jaune sur un des disques, attend une minute, trempe un couteau dans un pot brun et passe le couteau sur la surface jaune. Il passe une lame plate entre le disque jaune et brun et le disque noir, rabat les deux moitiés du disque jaune et brun, plie le demi disque trois fois et le pose sur un carré blanc. Il tend le carré blanc et le disque jaune devant lui et un homme barbu les prends de la main gauche. L'homme en blanc saisit alors un baton portant une sphère rouge au sommet applati.
Le barbu tient le baton dans la main gauche et carré blanc dans la main droite.
Une femme en blanc parle sur l'estrade, un chapeau jaune à bande bleu sur la tête. Derrière elle, une femme dont la jupe noire porte trois lignes brisées blanches horizontales, un homme portant deux boites séparées par un tissu beige.
- Maintenant, donc, Paris Bel Age, l'accordéoniste est arrivé. Paris Bel Age, c'est une association de loisirs pour les troisièmes âge, nous organisons des danses, des thés dansants, des guingettes. Un car vous attend souvent place de la République, vous emmène et vous ramène. Au son joi. Au son joyeux de l'accordéon, les années soixante soixante-dix, le rock, la salsa, le tcha tcha, le passo. Tout ce que nos anciens dansaient, le rétro, des tubes. Moi, je suis des années soixantes, vous savez. Maintenant le baby boom revient en force, ils ont la forme, et ils ont besoins de loisirs, et c'est ce que nous leur proposons.
Avant de jouer, je voudrais applaudir toutes les associations. Alors un deux trois, un deux trois quatre cinq, un deux trois quatre cinq, un deux trois, bravo.
Je peux donc laisser la place à Nini, qui est une petite chanteuse Montmartraise, et qui va commencer par vous chanter "
Là où y'a des frites".
L'homme rapproche et éloigne les deux boites boires, la femme à la jupe aux lignes brisées pose les mains en haut d'une barre verticale sur trépied.
- Avec Titine et Totor,
On s'enfile des litres
Les gros bleux ça fait mieux
Passer les Pom Pom
Devant la scène, l'homme au noeud papillon tourne en serrant la femme au chapeau.
- Là où la, où la, où la où Là où y a des fri i teu
Moi j'connais un p'tit coin près d'Saint-Cloud
Où l'patron vous pêche près d'un égout
Une friture de goujons pour cent sous
Qu'est pépè-è-re
Dans l'parfum d'une usine à trottins
On y sert d'la moule et du gros pain
Bébert vous le dira
Ah que c'est chouette tout ça
Bien servi sur un beau papier gras