Le jardin du CCA, étrange monument pour l'architecture à Montréal

Le Centre Canadien d'Architecture (CCA), un joli musée dans Montréal, bibliothèque, expositions denses et intéressantes, un bâtiment séduisant ; j'y reviendrai. Aujourd'hui, je vais juste dire quelques mots sur le Jardin du CCA.

Le bâtiment du CCA se trouve juste au nord du boulevard René-Lévesque, large artère à deux fois deux voies ; les jardins se trouvent juste de l'autre côté de la rue. Un terrain libre en fait, espace quasi vierge, en particulier durant l'hiver quand la neige recouvre tout. Le jardin a été aménagé en 1986, constitué essentiellement d'une esplanade d'où de surprenants piquets jaillissent : des poteaux supportant différentes maquettes, pour différents styles d'architecture. Un fronton de temple, une maison moderniste ou une usine industrielle à haute cheminée. Pour le moins étonnant.

L'effet est d'autant plus déroutant sous l'effet de la neige. Aucun chemin n'est déblayé pour permettre l'accès, j'y ai accédé uniquement parce que la neige n'est pas encore très épaisse. Le contraste des piliers reste vague, grisaille de béton sur blancheur de neige pas immaculée, renforcée par le ciel abondamment couvert du jour. L'espace semble un no-man's land urbain, surtout vu le paysage au sud : juste en contrebas de la colline s'étirent quelques mous rubans routiers, petites bandes d'autouroute comme bricolées avec un peu de béton. Derrière les piliers de l'architecture, une morne tour d'habitation semble remettre en cause le projet avec gouaille : quoi, un musée d'architecture ici, mais avez-vous bien regardé autour de vous ?

Je regarde un peu plus, je ne peux pas vraiment quitter cette espace. Je pose mes pas un peu partout sur la neige, pour m'approcher de la bretelle d'autoroute ou tenter d'apercevoir l'église au sud. Drôle de sensation, se sentir aussi isolé en plein coeur de la ville, à découvert. Deux bouteilles de bière vides me regardent depuis un muret, c'est bien un espace pour gens hors de la société ; n'oublions pas qu'il est interdit de boire de l'alcool en extérieur au Canada.

Sur le muret opposé, un couple enlacé. Je ne veux pas les déranger. Je suis peut-être resté 5 minutes dans ce jardin déroutant, ils n'ont pas esquissé un mouvement durant les 3 premières minutes, lèvres certainement collées, bras, troncs, jambes immobiles, pas une oscillation ; ici on embrasse statique, pas de mouvement, on se réchauffe autrement. Je m'éloigne après avoir observé un peu l'autoroute, le garçon semble maintenir la fille vers l'arrière ; je n'ai pas vu la transition, ils sont à nouveau figés.

Quel drôle d'endroit, il faudra y retourner en été.

Regard vers le sud, au pied de l'esplanade du jardin.

 Regard vers le Nord. La maison au toit gris fait partie du CCA.

Regard vers l'est et les gratte-ciels du centre des affaires. 

Regard vers le sud, l'autoroute, les quartiers plus résidentiels. 

December, 29th, 2010 - Jardin du Centre Canadien d'Architecture - Montréal, Québec

Patiner à Montréal en nocturne

Deuxième passage à la patinoire du Vieux Port. Il est 18h45, il fait nuit depuis plus de deux heures maintenant. Mais la patinoire est toujours ouverte et occupée, on peut y patiner jusque 21h durant tout l'hiver. Chaque soir, à 19h, début même la soirée musicale thématique : mardi, c'est musique du monde, mercredi, rock alternatif, dimanche pour le classique. Il n'y a pas vraiment moins de monde que le matin, les gens profitent de la classe malgré les -10°C, tournent entre les lumières colorées au son de la musique. Mon appareil photo souffre, trop peu de lumière et trop de mouvements, deux données contradictoires pour une prise de vue. Mais l'ambiance est chaleureuse, le spectacle plaisant. Voici un autre genre de conditions dans lesquelles il serait distrayant de patiner à Montréal...

December, 28th, 2010 - Patinoire du Vieux Port - Montréal, Québec

Patiner dans le Vieux Port de Montréal

J'étais passé sur le Vieux-Port de Montréal durant l'hiver dernier, à la mi-février. J'avais découvert la patinoire naturelle installée entre deux quais du port. Bizarrement, je ne retrouve aucune photo de cette glace sur ce blog ; je vais vérifier, mais je n'ai pas dû prendre le temps de les publier...

La glace est beaucoup moins encombrée que durant mon passage l'an passé. Nous sommes un mardi matin, vers 10h30 ; mon précédent passage avait eu lieu un samedi après-midi, conduisant des embouteillages conséquents sur la patinoire. Rien de cela cette année, une vingtaine de personnes tout au plus, des familles. Le ciel est immensément bleu, sans nuage, un ciel bleu synonyme de température de -10°C. Au loin, on aperçoit certains édifices emblématiques. Au nord, les tours du centre-ville tout au fond, et plus près, la coupole du marché Bonsecours. A l'est, la tour de l'Horloge au bout du port, et plus loin, le pont Jacques Cartier. Juste au sud, au delà du bras du St Laurent, l'île Ste Hélène et la Biosphère.

Je n'ai pas eu le courage de louer des patins. Ma saison sur glace n'a pas encore commencé, et j'étais un peu timide de m'élancer sur une si petite piste ; au moins, sur les 8 km du canal d'Ottawa, on passe plus inaperçu, ou du moins, on a l'impression de passer inaperçu... Mais à un moment ou un autre de l'hiver, je vais patiner sur cette glace urbaine, cette semaine ou un peu plus tard !

En arrière-plan, les gratte-ciels du centre-ville 

En arrière-plan, la coupole du marché Bonsecours 

En arrière-plan, le pont Jacque Cartier et la Tour de l'Horloge

December, 28th, 2010 - Vieux Port - Montréal, Québec

Double salmon sushi in Montreal

Double saumon sushi: fresh salmon & smocked salmon

December, 28th, 2010 - Sushi Shop, Boulevard Maisonneuve - Montréal, Québec

Une poutine de Madagascar en lisant Spirou: Frite Alors !

"Frite Alors !", une friterie belge dans le quartier latin de Montréal, en plein milieu de la rue St Denis. Belge ? Belge pour le décor de bande dessinée, pour le choix de bières ; mais celles-ci sont surtout brassées localement, et les frites ne sont pas vraiment servies en cornet, mais plutôt sous forme de poutine. Difficile de faire plus québécois en matière de gastronomie de la frite... Même s'il est agréable de déguster sa poutine en lisant un Spirou.

Poutine de Madagascar: frites, fromage, gravy et poivre vert

December, 27th, 2010 - Frite Alors ! - rue St Denis, Montréal, Québec

Le St Johns Bridge de Portland, grand pont symbolique

Juste quelques lignes sur le St Johns Bridge, pont symbole de la ville de Portland, que je n'avais pas bien identifié lors de ma visite...

Le St Johns Bridge a été construit à partir de 1928, et semble avoir fourni du travail à bon nombres d'ouvriers de la ville au début de la Grande Dépression de 1929 jusqu'à son inauguration en 1931. Un pont aux dimensions conséquentes, assez innovant pour la ville : premier pont assez haut pour ne pas être levant. La page Wikipedia cite également d'autres records d'époque, dont j'ai du mal à percevoir la portée : "plus grand distance suspendues à l'ouest de Détroit", mais encore ? Il est plus amusant de le découvrir comme le premier pont porteur de lumières à l'attention des avions...

Mais par comparaison, le Golden Gate Bridge de San Francisco est légèrement plus haut, avec 67 m de passage en dessous de son tablier. Le St Johns Bridge n'aura donc pas tenu le record longtemps avec ses 62 m, 6 ans à peine, puisque que le Golden Gate Bridge a été inauguré en 1937.

Le St Johns Bridge n'en reste pas moins un des symboles de la ville. J'ai déjà cité le film "Paranoid Park" de Gus Van Sant, s'ouvrant sur un plan fixe du pont. Et j'avais aussi évoqué l'affiche de la conférence annuelle AAAR (American Association of Aerosol Research), raison de ma venue en ville ; l'image un peu plus bas est une capture d'écran du site d'inscription à cette conférence. A son échelle, le St Johns Bridge est une petite Tour Eiffel pour la ville de Portland...

October 2010 - St Johns Bridge - Portland, Oregon

Christmas Party at work with huge buffets

Christmas Party & Buffet

December, 16th, 2010 - NRC Ottawa, ON

Le Ross Island Bridge, absent de Paranoid Park mais tout de même élégant

Le Ross Island Bridge, pont le plus au sud du Centre Ville. Elevé, aérien, plus simple mais relativement élégant. La ville commence à se faire moins dense, tout du moins sur la rive est. Une piste cyclable se dessine entre de lointaines usines ou centres de BTP. Tout près, à peine plus au sud, une île se dessine, un parc naturel, un peu moins d'ambiance urbaine pure, surtout dans l'humidité qui flottait le jour de ma promenade.

Un pont simple mais pas disgracieux.

Cela explique certainement mon erreur, de l'avoir pris pour un pont emblème de la ville de Portland, comme je l'ai dit dans mon texte d'introduction... Souvenirs un peu vague du film Paranoid Park, pas vraiment de vérification : voici une jolie erreur de débutant, une gaffe de blogger/journaliste amateur. Il suffit en effet d'un seul clic pour se rendre compte que le pont de Paranoid Park est en fait le St Johns Bridge, bien plus élégant et imposant. Et bien plus au Nord, totalement hors du centre-ville. Pas de confusion possible. Pour la peine, je vais certainement bidouiller un petit texte sur cet autre pont dans les jours qui viennent...

Malgré cette regrettable erreur, mes photos du Ross Island Bridge ne sont pas désagréables à regarder, non ?

October, 30th, 2010 - Ross Island Bridge - Portland, Oregon

Opening scene of "Paranoid Park" by Gus Van Sant: St John Bridge - Portland, Oregon

Marquam Bridge de Portland, insaisissable pont autoroutier

Marquam Bridge. Le pont autoroutier. En plein centre-ville, comme on peut en voir en Amérique, impressionnant pour le regard européen : deux niveaux, émaillé de bretelles spiralées de chaque côté, tournant en tout sens. Parsemé de circulation rapide, bourdonnante.

L'effet est d'autant plus impressionnant ici que le Marquam Bridge parait bien plus inaccessible que les autres ponts de Portland. Pas moyen de le parcourir à pieds, qui irait marcher au bord de l'autoroute ? Et le pont semble haut, si haut, haut pour permettre l'aménagement des différents couches d'échangeurs sur les berges, irriguant les deux niveaux. Impression de hauteur renforcée par une longueur surprenante, comme légèrement placé en diagonale par rapport aux fleuves, décalé par le tracé de l'autoroute assurément. Une autoroute ne se glisse pas facilement dans un centre-ville entre les immeubles...

Les regards sur ce Marquam Bridge ont donc été des regards lointains uniquement, depuis un autre pont, depuis la rive à ses pieds ; sans jamais vraiment trouver un bon angle pour attraper son image, offrir la teneur de son installation. Des clichés plutôt en creux, donc, béton évanescent.

October, 29th, 2010 - Marquam Bridge - Portland, Oregon

Hawthorne Bridge de Portland laissant passer un bateau

Le bateau arrive de loin, le Morrison Bridge est déjà ouvert en aval. Hawthorne Bridge se prépare, la plate-forme monte lentement, les barrières bloquent le passage. Quelques passants jettent un oeil, tirent leur appareil photo. Le bateau approche, sans presse, glisse longuement dans le passage ouvert, écoulement étiré, qu'il est long.

Le pont redescend, les barrières se lèvent déjà. Les promeneurs sont content, on est toujours content quand on peut être témoin d'un pont qui se lève au passage d'un bateau.

Je traverse, m'élance vers l'amont sur la rive Est, cherchant les ponts restants. Promenade le long d'un ruban de bitume, d'un petit zigzag entre les industrie pour retrouver une autre piste cyclable. Je reviens sans me presser, sans avoir trop traîner non plus ; 45 minutes peut-être. Arrivant à nouveau près de l'Hawthorne Bridge, je le découvre à nouveau ouvert ; un autre bateau passe.

Morrison Bridge 

October, 30th, 2010 - Hawthorne Bridge - Portland, Oregon