Golden Gate, Alcatraz, et des pêcheurs
Parvenir au nord de San Francisco et découvrir, enfin, le Golden Gate Bridge, le long pont rouge dont les images surgissent quand on prononce le nom de la ville. Pont immédiatement reconnu, impressionnant dans le ciel bleu dans son enjambement de la baie en quelques lignes épurées.
Je l'observe depuis un ponton décati délimitant le San Francisco Maritime Aquatic Park. La plage est déserte pour cause d'hiver, quelques vélos se promènent le long du ponton, zigzaguant entre les barrières qui empêchent de s'approcher trop des bords effondrés ou sur le point de l'être. Vers l'ouest grimpent les collines du parc, permettant d'atteindre les abords du pont de manière agréable. Vers l'est débute tout un groupe de restaurants sans charme et de boutiques de souvenirs identiques, groupe commercial de station balnéaire. Je ne vais pas tarder à aller y boire une bière, sans trop savoir où exactement ; à ce moment, sur le ponton, je n'imagine pas encore que, quelques minutes plus tard, je vais me risquer dans un établissement de la chaine Hooters, bars aux immenses écrans pour sport spectacle, bars aux serveuses en shorts minuscules.
Quatre silhouette sont penchées par dessus la balustrade, du côté de la plage et non de la baie. Elles soulèvent peu à peu des filets plongés dans l'eau, partie de pêche du dimanche midi. Les bâtiments se découpent derrière eux, de l'autre côté de l'eau, joli arrière-plan dans le ciel bleu et les nuages clairs. On devine même la point du Pyramid Building dressée downtown. Les oiseaux passent en ombres secouées par le vent, guettant peut-être le résultat de la pêche et la générosité.
Dans mon dos, vers le nord, Alcatraz, vide, digne et massive, surveille le passage et les eaux tourmentées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire