2007/12/26

n°6 - Arcade Fire, toujours le plus beau groupe du monde

N°6

Ils sont revenus armés des mêmes beautés efficaces, la voix masculine comme au bord de la crise de larmes et la voix féminine douce et piquante, les courses de batterie, les violons, la mélancolie désabusée chantée à tue-tête en tapant des mains. Ils ont ajouté un orgue d'église, une bible en néon, et Bruce Springsteen est apparu dans les influences évoquées par les critiques.

Dévorer les rumeurs et ne savoir qu'en penser, enthousiasme, crainte : Arcade Fire est revenu cette année pour son deuxième album, et le premier m'avait si profondément touché, leur fantastique concert avec un engagement complet des nombreux membres, leur lyrisme écorché... Qu'espérer, sinon une belle déception ?

Alors je n'ai écouté que distraitement quelques morceaux de l'album, j'ai ravalé ma déception de ne pas avoir de places pour leur concert à l'Olympia en mars.

Puis j'ai dévoré des yeux les Concerts à Emporter de la Blogothèque. Entassés d'abord dans un monte-charge, jouant tout doucement leur nouveau "Neon Bible", serrés et présentant leur cohésion, leur joie de jouer ensemble dans une cellule de prison si cela s'avérait nécessaire, car, qu'importe, on trouve toujours du papier de brouillon à déchirer comme percussion. Puis entassés encore pour une plongée dans la foule de l'Olympia, hurlant leur "Wake Up" dans des mégaphones au milieu des regards brillants grands ouverts, chantant tous ensemble, tous, tous ensemble. C'est cela, Arcade Fire, un long chant tous ensemble, qu'il prenne la forme d'un hymne bondissant ou d'une chanson à guitare acoustique : tout le monde joue le morceau tout le temps.

Et c'est magnifique sur scène, même à Rock en Seine, de loin, au milieu d'une foule trop nombreuse pour se croire encore entre Happy Few. Oui, il y a un orgue sur scène, les choeurs respectueux du public font craindre à un destin de groupe de stade, mais qu'importe, si la même énergie s'écoule sur scène, je ferai un effort et irai souriant voir Arcade Fire au Stade de France. Revoir encore et encore Arcade Fire en concert pour toucher à leur capacité à faire d'un concert rock un superbe spectacle vivant, une joie de jouer, d'échanger leurs instruments, d'explorer des ambiances et des sentiments, qu'ils soient expansifs comme ceux de Funeral en 2005 ou plus sombres et contenus comme sur Neon Bible, riche et discret concentré d'émotion. Peut-être pas le meilleur album de l'année, mais assurément le plus beau groupe du monde.

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