2007/12/13

n°14 - La finesse pop des Shins et Clap Yor Hands Say Yeah

N°14

Il en est de la pop indépendante américaine comme du festival de Sundance, le festival du cinéma américain hors grand studio. Les images se ressemblent, parfois les sujets d'un film à l'autre, des couples jeunes ou de grands adolescents évoluent dans des banlieues banales, aux couleurs banales voire instables, car les images elles-mêmes semblent chercher à traduire les petits budgets mis en jeu. Comme s'il y avait une école des chefs opérateurs pour Sundance, et le grain des images permet souvent de reconnaître un nouveau membre du club.

On voit deux de ces films, et croit les avoir tous vus. Mais je garde toujours un oeil sur le palmarès de Sundance : chaque année, un ou deux pépites étirent le cadre de la simplicité revendiquée, et présentent de superbes histoires. Alors, oui, grâce à Little Miss Sunshine, The Squid and the Wale, Me and you and everyone we know, peut-être prochainement à Juno, je constate la beauté d'histoires racontées au plus près du quotidien américain, la grandeur profonde et touchante qu'elles peuvent incarner. De petits classiques superbes et mignons.

Et, ainsi, il en va de même pour certains groupes indépendants américains, assemblant tranquillement les morceaux pop dans leur coin, et obtenant des miniatures douces, accrocheuses, simples et finalement, sophistiquées.

Cette année, The Shins a ainsi déposé devant nos portes une belle collections de chansons, presque tubes, séduisantes et magnifiques, à la manière d'Australia. Le parallèle avec Sundance est ici facile : une vidéo au diapason, et Nathalie Portman et la bande-originale de Garden State. Mais cette chanson se déplie sur une bien plus grande surface que celle de petits films vaguement poétiques, c'est toute une histoire qui se déroule même sans écouter les paroles, portée par cette mélodie. Alors, même avec un groupe mou sur scène, le public tend l'oreille quand la chanson s'élève.

Et en matière de groupe inégal sur scène, Clap Your Hands Say Yeah s'affiche comme un bel exemple, ayant besoin de trois ou quatre chansons pour se roder durant les deux concerts auxquels j'ai assisté. Mais ce n'est pas uniquement leur nom qui rend ce groupe si attachant, leur capacité à offrir d'une voix nasillarde de belles épopées pop est parfois fascinante. L'album sorti en janvier est profond et complexe, et offre un instant fascinant avec Underwater (you and me). Je serais tenté d'énumérer les éléments assemblés, cloches, surtout la basse, mais c'est toute une atmosphère qui rend cette chanson écoutable en boucle encore et encore, tout le balancement suggéré, un va et vient que je cherche presque toujours à prolonger.

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