2007/12/10

n°17 - Cristallisation sur deux singles pop

N°17

Il suffit parfois d'un détail pour lever le regard, prêter l'oreille, pour détourner son attention. Un ou deux signes, imperceptibles, et l'on apprécie doucement, sans savoir quoi, sans trop focaliser sur ce détail tout d'abord, puis en s'y accrochant doucement, souriant, réjoui. C'est beau, non ? Superbe même, et l'amour, au début, c'est simple, la joie ravie de découvrir encore et encore la beauté de quelques détails, quelques caractéristiques apparemment banales, mais en fait magnifiques, et cela s'appelle la cristallisation. Ensuite, l'amour, ce n'est pas beaucoup plus compliqué, car, finalement, tous les petits détails s'affichent parfaitement ajustés, et la séduction s'anime dans un tout.

Une batterie bourdonne prévisible, précise, une basse ronde l'accompagne et trois allers et retours de guitares légers, nous sommes dans les années 80, le chant ne tranche pas non plus. Un gros tube commercial, lisse, mais avec son doux décrochement du refrain
You've seen the difference
And it's getting better
... .... all the time
Oui, ces petites pauses, Never really knowing it was always... ... mesh and lace, ce vers Making love to you was nerver... second best. Ces rimes, ces accents, ce petit synthétiseur, ce pont à solo uni-dimensionnelle, ces oun oun oun finaux juste portés par la basse. Melt with you du groupe Modern English, 1982, chanson d'une comédie romantique oubliée : je cours et chante à pleine voix sur le chemin vers le RER.

Et puis plus tard, il y eut aussi ces quelques notes répétés au piano, ce vague groove de batterie, cette basse qui tourne. Et ce groove et cette basse roule sans fin, et le piano se réveille parfois, et au dessus, flotte ce chant brumeux, pâteux, nonchalant
You twistin' my melon man
You speak so hip, man
Call the cops
La caravane Happy Mondays m'emporte, les héhéhéhé en crescendo, ce piano qui ressort encore de nulle part au milieu d'un sifflement fou, c'est Step on, la folie dansante, la danse démente de Bez, ni chanteur, ni musicien, ni danseur, juste enchaînant les pas d'avant en arrière. Alors, qu'importe que ce Step On soit une reprise, je danse en hurlant encore les onomatopés.

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