2008/08/31

Bidons, massage et touristes allemands dans un square d'Avignon

20/07/2008 - 19h - Square derrière le Palais des Papes, rue Vice-Légat - Avignon

Devant le porche de pierre, un groupe tient une bâche blanche au-dessus de la tête, cinq personnes sur les bords maintenant les coins bras tendus, et une femme au centre. Sous cette bâche, un homme portant un large pantalon flottant blanc frappe trois cylindre brillants à la surface concave, à l'aide de six baguettes aux bouts larges et blancs, trois pour chaque main.

Des gouttes de pluie frappe la bâche, crépitement, et les baguettes font résonner les cylindres en notes espacées et claires. L'homme en blanc se redresse.

- Retenez bien le plastique, cette petite pluie ne va pas m'empêcher de continuer. Mais je voudrais dire quelques mots sur cet instrument, pour le présenter à ceux qui ne le connaîtraient pas. Il s'agit de steel drums, fabriquées à l'aide de bidon, de telle manière qu'on puisse obtenir trente-quatre notes. Certaines personnes se sont vantées de jouer la 9ème symphonie de Beethoven aux steel drums, cela me semble compliqué. Mais, pour autant, je me concentre moi-même sur le répertoire classique, pour des pièces plus simples, et je vais vous jouer quelques morceaux.

Les baguettes frappent les steel drums, supportées par des trépieds. Deux enfants courent atour du groupe de personnes, une femme prend une photo du musicien.

A dix mètre du groupe, un homme au T-shirt vert se tient debout près d'un tabouret et d'un meuble formé de baguettes brunes et formes violettes. Une femme s'approche de l'homme au T-shirt, il la conduit au meuble brun et violet, lui faisant poser ses membres et sa têtes sur les rectangles violets : fesses posées sur l'assise, genoux et mollets en diagonal avec les pieds au dessus du sol, mains en équerres, tête inclinée, regard vers le sol, ses cheveux pendant de chaque côté à la verticale. L'homme en vert passe ses mains sur le dos de la femme, les mains côte à côte et les paumes ouvertes en des mouvements de bas et haut sur le dos à quarante-cinq degrés. Les mains sur les épaules, sur le cou, sur la nuque.

Derrière l'homme en vert, une barrière grise, un arbre et un cube de pierre de deux mètres de haut, collé à la muraille. Un homme en short et sandales soulève un enfant et le dépose sur la muraille, chemin aux pierres saillantes à trois mètres du sol, de trente centimètres de large. "Danke schön, papa", et l'enfant en rouge court sur les pierres jusqu'au coin reliant les deux pants de murailles, tourne dans une ouverture dans le mur. L'homme en short monte sur le mur et tire d'une sacoche un appareil photo à long objectif, qu'il tourne vers le coin de muraille.

Devant la barrière, la femme quitte la position inclinée. L'homme en vert tend la main vers le sol, vers un tapis de fines lattes avec un cahier ouvert, et il dit.

- Could please write a few words for me ? To say how who have found the massage, the experience, the place.
- But I don't write French.
- That's no problem, you can write in English, if it's possible for you.

Il lui tend un stylo. La femme s'accroupit sur le tapis et écrits quatre lignes sur le cahier.



2008/08/29

Un immense plat de pâtes aux légumes frais

01/08/2008 - Chelsea, Quebec

2008/08/27

Le Parlement Canadien se colle dans le cadre dans toutes les positions

02/08/2008 - Parlement Canadien - depuis la rive québécoise, Gatineau

2008/08/25

Des drapeaux devant le Château Frontenac

Sur la colline, le long du St Laurent, le Château Frontenac, hôtel de luxe à l'immense et haute silhouette, parfaite pour laisser se dessiner les drapeaux à ses côtés.

09/08/2008 - Chateau Frontenac - Québec

2008/08/24

Une fontaine, un drapeau et un parlement à côté du Musée

Juste à côté du Musée des Civilisations, à Gatineau : une terrasse, devant des marches vers la rive de l'Outaouais. Des dalles, une fontaine, parfaite pour les photos, car juste dans l'axe du Parlement, là-bas, sur l'autre rive.

Et un immense drapeau canadien, rouge feuille d'érable.

02/08/2008 - Musée des Civilisations - Gatineau

2008/08/23

Devenir américain en deux films virtuoses, pour goûter à la richesse de l'entertainment

"Devenir américain", s'exclamaient Bazin, Truffaut, Godard et compagnie dans les Cahiers du Cinéma, au début des années 50. Fascinés par la puissance et le savoir faire du cinéma américain, délivrant westerns profonds, films noirs et comédies sophistiquées au public de l'après-guerre, et une grand part de le discours critique visait à l'analyse de cet age d'or d'Hollywood, pour définir une cinéphilie moderne.

Et force est de constater l'énergie dégagée par ces comédies hollywoodiennes des années 40 et 50, dont la science du rythme m'impressionne à chaque fois. Ce pan d'histoire du cinéma reste pour moi un vaste continent inexploré, dans lequel je ne me suis promené qu'un nombre limité de fois, mais chaque incursion m'a donné envie d'y retourner plus profond. Ainsi, "Tous en scène" (The Band Wagon, de Vincente Minelli, 1953) m'a profondément impressionné par sa profonde maîtrise de la comédie musicale, et du divertissement au sens large.

Le scénario reste pourtant très classique. Fred Astaire joue une vieille gloire de la comédie musicale, passée de mode, et un couple d'amis entreprend de monter un nouveau spectacle pour lui à New York. Sans surprise, on assiste donc au montage du projet, aux répétitions, aux tentatives intellectuelles peu concluantes, pour aboutir au succès final d'un spectacle tirant profit du savoir-faire à l'ancienne du héros. Morale assez conservatrice, si l'on y songe un peu, mais surtout une grande déclaration d'amour à la comédie musicale classique, joyau culturel américain.

Mais si la trame apparente résonne sans surprise, le rythme d'ensemble envoute rapidement, lançant une scène de comédie aux dialogues ciselés, laissant surgir les scènes dansées, le chant, les gags, un peu d'émotion, et surtout, un sourire permanent qui déteint peu à peu sur les visages ravis du public. Une robe longue et souple flotte dans un parc de nuit, la danse s'invite doucement comme évidente et naturelle, et qui ne peut adhérer à cette légèreté ?

Par delà cette maîtrise impressionnante, le spectateur contemporain est souvent saisi par l'audace de l'humour, presque absurde et n'hésitant à naviguer aux frontières de la satire, de la caricature la plus acerbe. Le metteur en scène se perd dans ses fantasmes de mythe et d'adaptation de Faust, au grand désespoir des interprètes, et le filon est étiré au maximum, depuis des descriptions sans fin de l'enfer jusqu'à des ballets d'explosions au volume impressionnant : l'idée est poussé dans sa folie la plus profonde, cortège final d'éclats de rire impossibles à réprimer. Certaines comédies actuelles paraissent bien fades et remplies de retenues en comparaison, rares sont celles qui oseraient présenter des triplets avouant leur envies fratricides, non ?

Cette audace de ton se fond en une audace fascinante lors d'un fantastique numéro final de comédie musicale joué sur la scène de New York. Le système "comédie musicale montée dans le film" s'efface soudain, et l'on suit le spectacle au premier degré, magnifique numéro de comédie musicale jazz détournant le film noir. Les pas de danse quittent les rivages des claquettes classiques pour toucher à des postures robotiques et heurtées, perdues dans des décors symboliques, et la profondeur du film s'incarne alors quand on songe à son cheminement. Partant d'une scène de claquettes virtuoses mais classiques avec cirage de chaussures, le film a tissé une tension entre savoir-faire de music hall et intellectualisme mythologique creux, pour finalement livrer son message. La vraie recherche artistique de Broadway part des acquis du divertissement, et détourne ces codes par la recherche formelle, en capitalisant sur ce génie-là, la science du divertissement, sans se perdre dans des approches philosophiques superficielles et mal maîtrisées. Mieux vaut un divertissement haut de gamme, approfondi, à la richesse cachée, que de la mauvaise culture remplie de clichés : that's enternainment, mais quel enternainment !

Et c'est une impression similaire qui m'a saisit à la vue du dernier Batman, The Dark Knight. Y a-t-il figure plus typique du divertissement à l'américaine que celle du super héros ? Contour assez flou pour le public européen, généralement condensé en quelques attributs, costumes colorés et moulant, super-pouvoirs et scènes nécessaires de sauvetage du monde. Certes oui, nul folklore ne prend vie sans quelques clichés, mais sa véritable vitalité se mesure à sa capacité à coller à l'actualité et la plasticité des histoires, capable d'évoluer doucement au grès du génie artistique des auteurs. Aspect assez peu perçu en Europe, il me semble, mais un même personnage ne reste pas figé dans le marbre, la tonalité de ses aventures s'adapte au fil du temps. Le phénomène date de la naissance même des super héros, puisque Superman combattait les nazis pendant les années 40, mais The Dark Knight pousse cette logique de manière fascinante.

Non, Batman ne parcourt pas l'Irak et l'Afghanistan, son actualité tient plus à l'ambiance générale du film, et au surgissement pointilliste de détails marquants, une scène de torture télévisée filmée comme sur youtube, un sniper à une fenêtre proche de JFK, les ruines d'un bâtiment filmé en hélicoptère comme deux tours célèbres. Peu à peu, on saisit la capacité de l'œuvre à l'écran pour capter un état d'esprit, une crainte imperceptible, un sentiment de chaos du monde moderne. Il est fascinant de découvrir cette tonalité au sein d'un tel film, énorme blockbuster au budget mastodonte, au discours noire et presque nihiliste. Le divertissement poussé dans ses derniers retranchements pour aboutir à une œuvre véritable et pertinente.

Certes, les morceaux de bravoure ne manquent pas, poursuites en voiture, explosions, fusillades et combats à mains nues, livré à un rythme échevelé, car le public doit en avoir pour son argent. Mais ce rythme même peut être comparé à celui d'une chaine d'information en continu où défilent sans transition les pires images, agrégat désordonné et vertigineux : tout peut arriver, le pire est imprévisible mais permanent, le chaos s'écoule certain. Une collègue s'avouait déçue par le scénario, sans trop de fil directeur, et il est vrai que l'on a souvent l'impression d'assister à une accumulation. Mais cette accumulation folle fait sens, car existe-t-il encore de linéarité de l'histoire quand une bombe peut exploser à chaque instant ?

Mais, indépendamment de cette tonalité du récit, le film affiche toute la puissance potentielle du mythe du super héros, sa force métaphorique. Ainsi, le personnage du Joker se fait l'incarnation de ce chaos anonyme, visage grandiose et effrayant du terroriste. Le Joker à l'écran, et il devient impossible de deviner ce qu'il va arriver, si ce n'est le pire, et le vertige prend souvent face à cette folie pure, maîtrise parfaite de la destruction des repères, l'ébranlement d'une société. Le Joker original s'est éloigné, ce n'est plus un clown profond, un paria complet dont la vie a été brisée par une catastrophe originelle improbable comme une chute dans l'acide. C'est un être simplement balafré par un père alcoolique, couvert d'un maquillage inégale et d'autant plus inquiétant par ses imperfections ; petite folie engendrée par la violence familiale, et qui s'est juste emballée, poussée à l'extrême. La super méchanceté s'affiche tout simplement très humaine, rien que le mal.

Face à ce mal et ses pulsions chaotiques folles, le super héros se fait condensat de justice, personnalisation du pouvoir, défense de l'ordre. Mais, contrairement au lisse Superman, Batman se voit lui-même proie aux pulsions, le deuil familiale, la tentation de la violence la plus brute, et cette logique instable est elle aussi poussée à l'extrême dans The Dark Knight. Les coups de Batman portent et font souffrir de manière évidente, déclenchant elle aussi un chaos progressif, un nouvel axe de désordre dans la société. Pour le Joker, le monde n'existe pour y diffuser le chaos, mais l'intervention de Batman atténue la vague sans l'éteindre, elle génère même ses instabilités propres. Sa justice personnelle est certes plus efficace que celle contrôlée de la police, car moins contrainte, plus violente et brutale, mais sa violence et son indépendance la rende finalement inquiétante et ambiguë.

Constant pessimiste et terrible, associée à cette interrogation sans réponse : comment lutter au mieux contre la violence quand celle-ci ne vise que le chaos ?

Bien sûr, je suis conscient de ma propension personnelle à la grandiloquences, à l'excès dans l'interprétation et au lyrisme gratuit dans l'écriture. Mais il est fascinant de découvrir de telles pistes de réflexions dans des divertissements destinés au grand public, une recherche formelle capable de faire sens tout en restant efficace. C'est pourquoi, quelles que puissent être mes réserves sur certains blockbusters récents et faciles, je guette toujours le cinéma américain, près à m'enivrer de ces joyaux les plus brillants.

2008/08/22

Des totems et des piliers au Musée des Civilisations de Gatineau

Le Musée des Civilisations s'étend paisible sur la rive québécoise de la rivière Outaouais, dans la ville de Gatineau, passant ses journées à admirer le Parlement sur sa colline, sans même avoir à tourner la tête. Droit devant, un peu plus haut, et hop.

Le bâtiment est brun, plutôt dépouillé, légèrement courbe, mais sans folie, une belle coquille mêlant authenticité et modernité. Le Musée cherche en effet à rendre compte des différentes cultures du Canada, offrant un large espace aux nombreuses cultures autochtones. On trouve bien entendu une belle exposition didactique sur l'histoire du Canada depuis l'arrivée des européens, joli parcours dans des décors reconstitués, à la manière d'un Dysneyland historique, sérieux, mais plaisant. Il faut toucher petits et grands.

Mais, indépendamment de cette frise historique richement égrainée, il est enivrant de se perdre au premier niveau, superbe assemblage de pièces autochtones. On découvre alors la richesse culturelle de ces peuples, et leur grande variété, peu surprenante si l'on réfléchit un instant à la taille du Canada, mais qui donne le vertige au visiteur européen peu coutumier. Costumes, artisanat ancien, et bien entendu totem,s dialoguent et se répondent, un ballet de formes et de couleurs magnifiques.

Et le pouvoir de séduction du musée tient pour beaucoup à l'architecture de ce niveau le plus bas, découpant une haute galerie de trois étage aux baies vitrées ouvrant sur la rivière. La lumière s'invite sans arrête, rebondissant sur les parois blanches et les longes piliers, et les totems apparaissent saisissant dans cet espace aux dimensions troublantes. Un délice dans lequel il devient délicieux de se perdre, d'admirer les pièces songeur, émerveillé et perdant peu à peu ses repères dans cette collision d'art autochtone et d'architecture épurée.

Les statues se mettent à surprendre chaque visiteur, tous s'arrêtant devant la vaste pièce en bout de galerie. L'apparition de cette chimère aux courbes polies étaient d'autant plus brutales lors de notre visite qu'une large batterie de tables étaient installées pour un banquet, certainement un mariage étant données les séances photos qui avaient lieu au bord de la rivière. Le musée prenant vie en direct, entre art, bâtiments et rôle social.

02/08/2008 - Musée des Civilisations - Gatineau

2008/08/21

La rivière, le Parlement, et une scène

Une pointe à droite de l'embouchure du canal Rideau, pointe surplombant la rivière et lançant le pont Alexandra vers l'autre province, vers Gatineau et le Québec. Tout en bas, la rivière, donc, et de l'autre côté, un peu plus haut, la colline du Parlement, son architecture aimantant l'appareil photo, provoquant les rêves fous de cartes postales.

Panorama superbe quand le ciel s'est peint tout le corps en bleu clair et lumineux.

Et juste posée là, quelques rangées de gradins et une scène de théâtre. Totalement ouverte sur le décor alentour, le Parlement pour seul fond de scène. Scène certainement associée à la Galerie Nationale d'Art toute proche, mais qu'il doit être agréable de goûter un spectacle dans un tel cadre !

01/08/2008 - Ottawa

2008/08/18

Sandwiches aux légumes grillés au Tea Party

Sandwiches chauds au légumes grillés - Thé au gingembre
31/07/2008 - Tea Party - Ottawa

2008/08/17

Des films catastrophiques en avion

Une jeune beauté s'éloigne du yacht en canot à moteur, pour une sortie loin de son riche père au cheveux blancs. Elle s'ennuie un peu sur ce riche yacht, ancré sur une mer du sud aux lumières bleues irréelles, et un petit tour à terre lui fera du bien. Elle pianote un SMS pendant que le pilote tient fermement la barre, quand soudain son bob aux teint hawaïens est emporté par le vent. Cris. Panique.

Heureusement, notre jeune héros n'est pas loin, canotant sur son modeste Zodiac de chasseur de trésor, et il prend en chasse le couvre-chef. Ses longs cheveux blonds filent dans le vent, les magnifiques abdominaux de son torse bronzé tendus dans l'effort, le regard tourné vers le chapeau volant quatre mètres au dessus de l'eau. Mâchoires serrées. Comment faire, il vole si haut ? Qu'à cela ne tienne, il profite d'une vague, fait décoller l'embarcation sur ce tremplin aquatique, et saisit d'un bon le bob. Tous les spectateurs alentour applaudissent.

C'est ainsi que notre jeune héros désargenté parvient à se faire accepter par l'équipage du riche yacht. Il pourra ainsi bénéficier du financement nécessaire pour poursuivre ses recherches archéologiques sous-marines, accompagnées par son ancienne petite amie. Car, surprise, cette dernière se trouve aussi sur le bateau, sous la couverture d'un emploi de serveuse...

Voici le genre de films qu'un voyage transatlantique en avion vous permet de découvrir. Je dis bien film, et non téléfilm, ce film est sorti sur grand écran. Il s'appelle Fool's Gold, il sorti en février 2008, et a connu un certain succès : n°1 au box office pour ses premières semaines, il a rapporté 70 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, et 40 millions dans le reste du monde. Il s'est également classé dans le top 20 des locations DVD pendant 8 semaines, et pourtant, je n'avais aucune envie d'aller voir ce produit cinématographique basique. Trop basique, trop cliché, et le visionage dans l'avion durant mon voyage vers le Canada est venu confirmé ces a priori.

Mais, l'un dans l'autre, les mauvais films d'avions donnent une occasion au cinéphile d'examiner ces séries B à grand budget. Et permettent de prendre conscience de l'écart entre un bon et un mauvais, de retrouver toutes les voies qui conduisent au ratage certain. De tels assemblages instables peuvent en devenir fascinant par leur maladresse assumée, et j'adore ensuite raconter les scènes les plus invraisemblables. C'est certainement l'un de mes plaisirs cinéphiles les plus profonds, le récit pittoresque et profondément subjectif.

Mais comment rester de marbre face au dénouement abracadabrantesque du thriller Vantage Point ? 40 millions de dollar de budget et 160 millions de dollars de recettes mondiales, et pourtant j'ai souvent cru assister à une parodie de scénario imbriquée, une avalanche de fausses bonnes idées et de raccourcis d'écriture, avec un climax particulièrement joussif.

Dans cette dernière scène du film, les terroristes sont en fuite dans une ambulance, transportant le président des Etats-Unis salement blessé. Ils ont profité du discours donné à Salamanque par le président, une réunion mondiale avec quelques pays arabes : ils ont assassiné le président devant les caméra mondiale, ou plutôt sa doublure publique, puis ont déclenché deux bombes dans la foule. Ils ont récupéré le vrai président à son hôtel, et tentent d'échapper au dernier garde du corps américain.

Ce dernier est un dur, il y a quelques mois, il a fait obstacle de son corps lors d'une fusillade pour sauver le président, et il ne va pas lâcher ainsi l'ambulance terroriste qui zigzague dans le trafique. Face à une telle détermination, l'Opel Astra qu'il a réquisitionnée est d'ailleurs devenue indestructible, puisque qu'elle déjà survécu à une demi douzaine d'accident, deux têtes à queue et une roue presque arrachée par un plot sur le trottoir. Mais notre agent ne lâchera pas ainsi, et la voiture file toujours égale, sans pouvoir vraiment rattraper son ennemi.

Or, la route elle-même ne fait pas de cadeau aux terroristes : qui traverse à ce moment la route ? La petite Anna, 8 ans, qui a perdu sa maman lors de l'explosion de la Plaza Major, et la cherche, déboussolée, au milieu des voies rapides de la ville. Elle est profondément terrorisée, et voici qu'une ambulance folle fonce droit sur elle, ce qui achève de la glacer d'effroi.

Horreur ! Verra-t-on un accident infantile, comble de l'atrocité après une bombe terroriste ayant achevé plusieurs centaines de personnes ?

Heureusement, les scénaristes nous épargnent une telle monstruosité, grâce à deux solutions pour le prix d'une. Tout d'abord, Forest Whitaker paisible touriste américain armé d'un caméscope, reconnaît Anna. Sur la Plaza Major, elle lui avait accidentellement planté la glace dans les fesses, et ils avaient discuté quelques instants. Forest met de nouveau en branle son quintal bien sonné, parfaitement échauffé par des longues poursuites dans la ville avec les bandits, et le voici bondissant sur l'autoroute pour sauver la fillette. Un héros débonnaire mais diablement efficace.

Quoique son intervention semble après coup superflue, dans la mesure où l'accident n'aurait peut-être pas eu lieu. Voyant une fillette au milieu de la route, le chauffeur terroriste de l'ambulance a en effet été pris de panique. On peut exterminer des civils à la bombe pour faire diversion, mais faucher une fillette, c'est trop, cela briserait la crédibilité de leur mouvement revendicatif, et le voici braquant tel un dément à pleine vitesse. L'ambulance se couche et percute le pilier d'un pont, tuant le conducteur au volant, mais épargnant le président des Etats-Unis, pourtant bien peu attaché à l'arrière du véhicule.

Vive la liberté, et vive le cinéma.

2008/08/16

In Ottawa, women are persons but mother are spiders

Women are persons!
Statue près du Parlement


Maman - statue de Louise Bourgeois (1999)
Musée National d'Art d'Ottawa

2008/08/15

Allons, commençons à jouer avec le Parlement canadien

A Ottawa, le Parlement Canadien est posé bien en évidence sur la colline, la rivière Outaouais tout en bas dans son dos, et les blocs de gratte-ciel à ses pieds. Une large pelouse toute verte entoure sa majesté, et voici une source immédiate de cartes postales et photos souvenirs, quel que soient les angles d'attaque.

Une envie irrépressible de sortir l'appareil, viser et immortaliser, sans savoir trop pourquoi ce geste se fait pressant, sans pouvoir déterminer après coup à qui cette série de photos est destinée. Qui s'amuserait d'une longue séance de projection présentant le seul Parlement Canadien, si majestueux soit-il ? Paradoxe de la photographie touristique, quand le touriste se met à réfléchir une minute et se découvre des interrogations éthiques.

Ce désir gratuit de photographie, quasi compulsif, m'avait déjà pris avec la Rheinturm de Düsseldorf, ou le Dom de Köln et je ne pouvais pas m'empêcher de les prendre en photos quand je les voyais dépasser par dessus les toits, de n'importe quel point de la ville. La tentation s'est faite jeu, puis logique systématique, dans une sorte de volonté d'épuisement d'un motif, celui du monument gigantesque et symbolique.

Voici donc lancée une nouvelle série de variations monumentales, avec cette fois, en vedette, le Parlement canadien d'Ottawa...

01/08/2008 - Ottawa - Parlement

2008/08/14

Le Canal Rideau à Ottawa

Une série d'écluse comme une volée de marche, et l'eau du canal Rideau se jette dans la rivière Outaouais.

Ce vendredi, trois bateaux descendent doucement les marchent, attendant patiemment les gestes des étudiants ouvrant peu à peu les portes, libérant l'eau, tournant les roues sous leur casquette verte. Les promeneurs observent le long du canal, et bien sûr, accoudés en ligne du haut de la terrasse qui longe le Chateau Laurier, le majestueux hôtel de luxe. Le soleil brille pour une fois sur l'herbe verte et les flots, les shorts et les casquettes sont de sortie.

Depuis le pont qui enjambe le canal, juste avant l'enchaînement d'écluse, se dessine tout un assemblage de ligne autour de cette petite vallée en escaliers. Les traits du canal bien sûr, sur la gauche la ligne de la colline du Parlement, et sur la gauche, la masse du Château Laurier. Les lampadaires sur la promenade, le long de la rambarde, surligne le trait en pointillés crayonnés et charbonneux. Tout devant, au loin, la rivière, le long pont Alexandra, et sur l'autre rive, le musée des civilisations, son architecture courbe et son immense drapeau à feuille d'érable rouge.

Quelques éléments pour s'amuser avec une paire de photos.

01/08/2008 - Canal Rideau - Ottawa

2008/08/13

Beaver tails in Quebec

Beaver tail - Killaloe Sunrise
Cannelle - Jus de Citron - Sucre brun
A noter: Killaloe est la ville où a été créée la beaver tail...

Beaver Tail
Chocolat - noix

Beaver Tail
Pommes chaude

09/08/2008 - Quebec City