2010/04/21

Fumer peut causer des annulations de vols

Vendredi dernier, vers 15h, le portable de Fra s'est mis à vibrer sur le bureau voisin.
"AIR CANADA FLIGHT UPDATE: your flight AC838 is cancelled"

Quelle nouvelle !
Nous étions au courant depuis deux heures environ, par le site Internet d'Air Canada. Ces systèmes automatiques ne sont pas très efficaces...

Il faut dire que depuis presque 24h, tout notre labo est branché en continu sur les nouvelles aériennes, l'état de santé du volcan islandais et la clarté de l'espace aérien européen. La vague de fermeture des aéroports européens s'est déclenché au pire moment pour notre équipe : nous devions nous rendre à Côme en groupe de 7 chercheurs pour le LII Workshop, conférence concernant notre domaine de spécialité.

Nous avons donc beaucoup appris sur les systèmes d'informations aériens, d'autant que nous avions presque autant de vols que de participants. Chacun partait un jour différent, pour une escale différente, impliquant un passage dans un labo gallois pour expérience, deux jours de vacances à Florence ou une fête d'anniversaire surprise dans un coin de l'Allemagne. Equipe éclectique, membres dynamique, mais tout autant bloqués sur Ottawa, ou presque. Deux d'entre nous avaient rejoint l'Europe dès le mercredi, juste avant la fermeture des aéroports.

Nous avons commencé par chercher des solutions alternatives, plus ou moins fantaisistes, en fonction du sens d'imagination de nos interlocuteurs American Express. AmEx gouvernemental, donc bilingue, et le français m'avait permis de négocier un joli trajet Ottawa - Chicago - Roma - Milano d'environ 16h. Mais Oli avait été mieux conseillé encore, l'agent de voyage lui proposant un Ottawa - Vancouver - Francfort - Milan, superbe mise en pratique du principe "reculer pour mieux sauter".

Mine de rien, on a bien ri, même si le rire était plutôt nerveux.
Et finalement, les 5 chercheurs restants se sont résolus à rester en terre canadienne.

Mais comment aurait-il pu en être autrement vu la brochette de malchanceux impliqués dans les déplacements aériens de cette fin de semaine ? Mes parents devaient rentrer du Canada le jeudi, et mon père a un beau passé de trajets mouvementés. Fra se présente comme malchanceuse chronique, et la gravité des pannes qu'elle a rencontré à Suttgart semble lui donner raison. J'ai moi-même eu la chance de partir en conférence vers Londres, le lendemain de la découverte liquides explosifs en bouteilles découverts à Heathrow ; voler avec mon passeport pour seul bagage à main reste une grosse expérience. Et surtout, j'avais eu la bonne idée d'inviter Laurent pour quelques jours de vacances à Milan : Lolo, bon sang, le champion de France en titre des vacances annulées, impossibles à compter sur une seule main !

Une telle dream team de la déveine ne pouvait qu'entraîner un événement mémorable, du jamais vu, un blockbuster de la malchance : 7 millions de passagers bloqués, finalement, ce n'est pas très surprenant.

Pas de chocolat, donc, pas d'Italie pour moi ; ni conférence, ni vacances, ni pizza à l'aéroport ou match de l'Inter vécu dans la place.
Tant pis !

D'autant que l'amputation de la conférence a permis de vivre une jolie expérience : suivre des présentations par visio-conférence avec 6h de décalage horaire. Plus de la moitié des participants n'ont pas pu faire le déplacement vers l'Italie, qui de San Francisco, qui de Suède, qui de Moscou ; il a rapidement été envisagé une communication par Internet, histoire de nourrir les débats. Rien n'avait été prévu en la matière : la conférence n'en est qu'à sa 4ème édition, et puis qui aurait vraiment placé "risque d'éruption islandaises" dans l'analyse de risques de l'organisation ? "Allez, Giorgio, assez déconné, on a encore du boulot pour l'organiser, cette conférence. C'est bon de rire parfois, mais un volcan, tout de même; Sacré Giorgio".

Alors un collègue canadien et KP-de-Stuttgart ont bricolé les ordinateurs pour obtenir cette visioconférence, sans trop de matériel, sans planning vraiment adapté pour convenir à la fois à Moscou et San Francisco. Ces expérience visio-conférencière vaudraient un long message à elle seule, entre échos & larsen naïfs, échanges par chat MSN sur le contenu des expériences ou Oli donnant sa présentation à 6h du matin dans un labo désert.

Malheur est bon pour l'humour et l'anecdotique.

Mais je ne sais pas si je rirais autant si ce volcan champion de Scrabble continuait à fumer jusque mi-mai, mettant en péril mon passage sur Paris. Quoique : ne peut-on rire de tout ?

2010/04/20

Envoyer par la Poste un colis vide, quelle bonne idée à 17h

Queue d'une bonne demi-douzaine de personnes, il est cinq heures environ, une heure de pointe pour la Poste ; pas de surprise. La file remonte perpendiculaire au comptoir, bien droite, sans même s'incurver à l'approche des rayons, elle s'engouffre entre les étalages.


Les bureaux de Poste canadiens se trouvent souvent au fond de drugstores, un rayon parmi d'autres chez ses étranges magasins. On y trouve médicaments, produits de beauté et sodas jusque tard dans la nuit, parfois vint-quatre sur vingt-quatre, sept jours sur sept (24/7 dit-on simplement), et aussi l'enseigne rouge de la Poste, les formulaires pour les impôts sur le revenu. Mélange peu intuitif pour un français. Des congélateurs pour cornets de glace, et là, juste à côté, des enveloppes à bulles, des colis prépayés !

Mais dans ce bureau du centre-ville d'Ottawa, le mélange est moins choquant, seuls des ballets et de la quincaillerie observent la Poste, la nourriture a été gardée bien à l'entrée. L'extrémité de la file d'attente se tient debout entre des rouleaux de rubans adhésifs et des emballages de pâte à fixe, le pot pourri reste sobre, et la dame en cinquième position offre une silhouette cohérente, portant le carton de son colis sorti du plastique.

Elle a dû se saisir du colis sur le présentoir de gauche, le carton est encore plat, commence à peine à prendre des airs de boîte. Le plastique d'emballage est encore enfilé à un bout, la femme pousse et repousse deux languettes sans savoir qu'en faire, elle regarde autour d'elle.

Faire la queue pour un colis vide ?

Il n'y qu'un seul agent au comptoir, pouvant pourtant accueillir deux caisses en simultanée. Chemise noire sobre, petites lunettes, cheveux ondulés châtain ramenés en catogan, il sert les clients avec une courtoisie sobre, distant, mais apparemment efficace, vu de cette distance, sans immense sourire offert ; discret, jeune, peut-être timide, presque séduisant s'il cherchait soudain de séduire, mais ce n'est pas l'endroit. Aucune nervosité apparente. La fille progresse doucement, certains client prennent plus de temps, certains n'ont besoin que d'un timbre ; que va-t-il arriver avec le colis bien immature de cette femme ?

Quelques mots, elles posent la planche de carton à plat sur le comptoir. Le jeune caissier / positer se penche, joue un peu avec les plis et les arêtes, voici un parallélépipède. Il regarde à plusieurs endroits sous son comptoir, sous la caisse, plus à gauche ; un dévideur compliqué de ruban adhésif transparent ; la femme remplit un papier autocollant, le formulaire de la douane - mais pour déclarer quoi ? On se rend compte qu'une adresse est déjà écrite sur le dessus de la boîte vide. Le postier remet en ordre une pile de feuilles blanches, apparemment vierge, juste à côté du colis creux.

Il avance le lecteur de carte bleu vers la femme tout en décollant les deux formulaires à placer sur la surface du colis ; mais la femme a mis sa carte à l'envers - puis n'a pas dû valider le bon menu. Le postier jette un oeil sur l'écran d'ordinateur au fond ; enfin, le déroulement du ticket de caisse.

Il ouvre le colis, désigne les feuilles blanches de la main. La femme opine, les prends et les places bien en ordre dans le colis. Le postier les sort aussitôt, commence à la chiffonner en boule : plus de volume dans le colis, il faut éviter qu'il s'écrase dans le trésor, une telle caisse de résonance et si peu d'armature ! La femme roule et roule en boule, il n'y a bientôt plus de place, tellement de papier pour un colis vide.

Un colis vide ! Un colis vide ? Juste pour envoyer la boîte ? Ne trouve-t-on pas à l'étranger d'aussi bon colis que les colis canadiens ? Alors une boîte pleine de papier comme on enverrait une nouvelle valise et qu'il faudrait lester un peu pour qu'elle résiste aux chocs de la soute.

Le postier ne prend pas la peine de peser le colis plein de papier. Au Canada, on paie à la dimension, il n'a pas besoin de ressortir son mètre ruban une fois toutes les arêtes de la boîte recouverte de la large ruban transparent.

Ottawa - 19/04/2010

2010/04/17

Tartes printanières à Wakefield

Crumble au fruits rouges - Tarte à l'érable
04/04/2010 - Le Hibou - Wakefield, Québec

2010/04/13

Easter basket

04/04/2010 - Chelsea, Quebec

2010/04/10

Covered bridge in Wakefield, Qu





04/04/2010 - Wakefield, Quebec