2007/09/30

Ces derniers temps, je lis de courts romans français des années 2000

Pour voir à quoi ressemblent les auteurs français contemporains.
Pour connaître un peu le paysage littéraire français, notre paysage.
Pour ne pas avoir l'impression de passer à côté,
et découvrir plus tard une pépite ignorée sur le moment
Pour, éventuellement, pouvoir dire à des amis étrangers : "Dans les auteurs français actuels, j'aime beaucoup XXXX".

Et pour picorer sur un spectre plus large...

J'ai lu récemment quelques romans français récents, de moins de 250 pages. Achetés en poche, empruntés à la bibliothèque, en étant sûr de le finir sur la période d'emprunts, toujours mon inquiétude silencieuse, dépasser la période de trois semaines.
Pas vraiment de logique de sélection, de planification, tout simplement piocher dans les noms entendus, les titres aperçus dans un supplément livre, les exemplaires sur les présentoirs.

C'est donc un panel non représentatif !
Voici tout de même quelques réflexions, une tentative de synthèse.
Au moins pour m'entraîner à tirer quelques conclusions.

La majorité de ces livres mettent en scène des couples, des histoires sentimentales, des instabilités de relation. Bien entendu, cela tient aussi à ma sélection personnelle, mais les aléas sentimentaux, les interrogations, les difficultés d'une relation semble un thème très écrit. Majoritairement dans un cadre bourgeois, voire parisien, parfois avec les beaux-parents, les parents, rien de bien original dans le schéma des protagonistes, on se trouve en terrain connu.

L'autre dénominateur commun de ma sélection relève du procédé d'énonciation, généralement sous forme de monologue d'un narrateur. Parfois la voix passe d'un personnage à un autre, mais le roman se construit majoritairement autour de voix, de réflexions, de pensées, d'un ton, sans vraiment jouer la variété, risquer des descriptions. Uniquement l'originalité de ce ou ces tons pour construire l'originalité du livre. Cette absence de jeu sur les couleurs narratives constitue souvent la limite de ces livres, même si le fait de s'être fixé à de courts romans peut expliquer ce monolithisme.

La plupart de ces lectures ont donc commencé par une phase de fascination, quant à l'idée originale présentée dans le livre, l'originalité du système, du point de vue, de l'approche. Une séduction réussi, poussant à tourner les pages.
Séduction à laquelle a souvent succédé un sentiment de déception, le livre ne trouvant pas de second souffle, ne tenant pas toutes ses promesses initiales, avec finalement moins d'ampleur qu'imaginée après une vingtaine de pages. Comme si toutes les cartes étaient posées tôt, comme si les deux cents pages n'étaient construites que sur une idée tenant en une vingtaine de pages, le reste du livre constituant uniquement un long passage obligé pour arriver sans surprise à la fin de l'histoire.

Peut-être est-ce une mauvaise habitude d'imaginer soi-même le développement d'un livre sans rester attentif à sa cohérence. Sans l'écouter lui-même.

Mais les livres qui m'ont le plus convaincu sont ceux qui présentent un spectre plutôt large. Une histoire à plusieurs facettes, ne se restreignant pas un schéma unique à dérouler. Laissant entrevoir le monde à côté de la petite histoire de couple. Glissant plusieurs histoires successives. Proposant des situations originales. Traçant une vraie évolution, pas une simple esquisse de changement d'une idée initiales.
Et surtout, mettant en oeuvre un style plaisant, pas simplement un musique orale sans variation, pour hystérique qu'elle puisse être, mais une musique dont les échos restent pertinents et dignes d'émerveillements.

Petite revue de détails.

  1. Fuir - Jean-Philippe Toussaint
    Les Éditions de Minuit, 2005, 186p
    Roman brillant et varié. L'écriture nette et envoûtante de Toussaint pour décrire un couple juste avant une rupture dont on ne verra rien, présenter un état au changement latent, en puissance. Et ce à l'aide d'un voyage dans la mafia chinoise, d'une communication par téléphone portable au musée du Louvre, d'un enterrement en Sicile, d'une baignade à la mer. Fascinant.

  2. Daewo - François Bon
    Le Livre de Poche, 2004, 240p
    Pas vraiment un roman, puisqu'il s'agit d'une enquête auprès des ouvrières licenciées par l'usine Daewo en Lorraine. Mais la variété des approches est impressionnante, entre les réflexions au jour le jour sur l'enquête, les descriptions du paysage industriel lorrain, et les longues témoignages oraux des ouvrières, magnifiquement reconstitués.

  3. Apprendre à finir - Laurent Mauvignier
    Les Editions de Minuit, 2000, 127p
    Un homme est à l'hôpital après un accident de voiture pour aller voir sa maîtresse. Schéma classique d'une séparation annoncées d'avec sa femme, narratrice du roman. Mais les évaluations de ses sentiments sont joliment rendus, l'emmenant de l'amour tendre pour le blessé à l'impossibilité de continuer ensemble une fois son rétablissement effectif. Suivre parfaitement les étapes qu'elle suit pour apprendre à finir.

  4. Nouvelles sur le sentiment amoureux - Christine Montalbetti
    P.O.L., 2007, 151p
    Recueil de 6 nouvelles sur les relations amoureuses qui auraient pu commencer, mais qu'on ne tente même pas, par timidité, par paresse, pour des raisons mystérieuses. Piéger l'instant où on devrait se décider, se lancer à l'eau et où, parfois, on n'agit pas. Certaines nouvelles ne fonctionnent pas très bien, mais la moitié est assez réussi. Tout particulièrement un premier rendez-vous sous forme de visite au zoo, où l'homme se perd dans des rêveries sur les animaux, où l'auteur glisse des remarques autobiographiques sans rapport.

  5. Les oubliés - Christian Gailly
    Les Éditions de Minuit, 2007, 140p
    Deux journalistes travaillent pour une rubrique sur les artistes oubliés, ceux qui ont connu leur heure de gloire et que l'on a perdu de vue. Ils ont un accident sur l'autoroute, apparemment sans gravité physique, rentrent en TGV, et l'un meurt dans les toilettes du train. On suit le survivant, l'annonce à la nouvelle veuve, le couple sans passion, le reportage qu'il souhaite terminer malgré tout. La langue de Christian Gailly possède une force assez mystérieuse, construite uniquement en phrases courtes avec un unique verbe, sans aucune virgule. Les dernières pages semblent moins intéressantes, mais le voyage littéraire est très plaisant à l'oreille.

  6. Anielka - François Taillandier
    Le Livre de Poche, 1999, 246p
    Anielka fait son amant d'un homme dont le caractère lui déplaît, mais dont elle se trouve mystérieusement fascinée. Une relation sans avenir, décrite comme telle dès le début, et dont on suit les étapes sans surprise. Les personnages sont très classiques, malgré quelques analyses plutôt justes. Mais le début du roman m'a fasciné, scotché. Un premier chapitre en analyse précise de la première rencontre entre Anielka et son futur amant, cherchant à démêler la répulsion, la fascination, le mystère entre ces deux pôles. Et un deuxième chapitre où le narrateur s'interroge "De quel droit puis-je vous parler de cette femme, essayer de raconter son histoire ?", comme si l'auteur interrogeait son droit à la mise en scène. La suite ne garde pas la même force de questionnement sur l'écriture romanesque, mais ce début m'a fait rêver.

  7. Asile de fous - Régis Jauffret
    Folio, 2005, 252p
    Un homme quitte sa femme, et tous les protagonistes prennent peu à peu la parole pour raconter, femme, homme, parents, dans un jeu de démence du langage. Là aussi, le procédé m'a paru s'essouffler un peu, succession ininterrompue de personnages aux émotions extrêmes, particulièrement dans les descriptions sans intérêts des affres du mari. Mais quelques passages fonctionnent très bien, particulièrement la scène de rupture initiale magnifique, originale, délirante, imprévue, folle.

  8. Le moral des ménages - Eric Reinhardt
    Stock, 2002, 222p
    Un auteur-compositeur sans succès raconte la misère morale de sa famille middle-class, ses échecs à construire sa vie. Le livre n'est qu'un long monologue du personnages, au ton rythmé, très efficace. Les descriptions sarcastiques de la famille bourgeoises sans envergue sont euphorisant, lus d'une traite, tressés de détails pittoresques des années 70. A partir des deux tiers, le narrateur évoque ses obsessions sexuelles, et le livre se fait moins intéressant, redressant légèrement la barre sur la fin, en tentant d'équilibrer le témoignages avec d'autres points de vue. Dommage, peut-être, que ce rééquilibrage n'ait pas été plus développé.

  9. Dernier amour - Christian Gailly
    Les Éditions de Minuit, 2004, 140p
    Un compositeur de musique contemporain assiste à la création de sa dernière oeuvre, huée, puis part attendre la conclusion de sa phase terminale dans la maison familiale au bord de la mer. Deux jours de voyage en regardant les dernières femmes rencontrées, en pensant à sa femme, pour un doux cheminement dans cette écriture musicale.

  10. L'inceste - Christine Angot
    Stock, 1999, 216p
    Christine Angot dans son numéro de récit intime, relation homosexuelle de quelques mois, de ses rapports avec un père incestueux. Difficile d'y trouver plus qu'un récit intime, dont les passages d'analyses avec recul semble parfois un peu légers en terme de contenu : ah, diagnostiquer ses problème psychiques en recopiant les définitions d'un dictionnaire de psychologie, c'est de la profondeur d'écriture. Mais par delà cette démarche parfois vaine, il persiste une énergie d'écriture peu commune, fascinante pour elle-même, presque sans en suivre la signification.

  11. La douceur - Christophe Honoré
    Point, 1999, 155p
    Deux adolescents commettent un crime au cours d'un séjour en colonie de vacances. Six ans après, la directrice du camp, le frère, le fils en parlent encore, dans des chapitres successifs de récits oraux. Le style est agréables, lu avec beaucoup de plaisir, mais plusieurs aspects du texte m'ont dérangé, particulièrement la violence, la fascination sexuelle des personnages qui ne m'a jamais vraiment touché, troublé, évoqué quelque chose. Et un ou deux raccords scénaristiques m'ont paru bien maladroits.

Critères de sélection des livres présentés :

  • Livres lus sur les 12 derniers mois
  • Auteurs français (ou publiant en français : Toussaint est belge)
  • Livres publiés dans les années 2000 (1999 a été pris en compte)
  • Livres de moins 250p

2007/09/28

Films chorale (et assimilés)

Quelques films qui me semblent fonctionner :

  1. Be with me (Eric Khoo) 2005

  2. Me, you and everyone we know (Miranda July) 2005

  3. Mysterious Skin (Gregg Araki) 2005

  4. On connaît la chanson (Alain Resnais) 1997

  5. Les méduses (Shira Geffen / Etgar Keret) 2007

  6. Short cuts (Robert Altman) 2003

  7. Embrassez qui vous voudrez (Michel Blanc) 2002

  8. J'attends quelqu'un (Jérôme Bonnel) 2007

  9. Tout est pardonné (Mia Hansen-Love) 2007

  10. Caramel (Nadine Labaki) 2007

  11. Mary (Abel Ferrara) 2005

Films que je n'arrive pas à trouver convaincants :
  1. Babel (Alejandro Gonzales Inarritu) 2006
  2. Crash (Paul Haggis) 2004
  3. 21 grams (Alejandro Gonzales Inarritu) 2003
  4. Fauteils d'orchestre (Danièle Thompson) 2005
  5. The Hours (Stephen Daldry) 2002

2007/09/25

Les Tourtons des Hautes-Alpes

23/09/2007 - Tourtons pomme de terre / chèvre

Revoir le Roi Lear

23/09/2007 - Théâtre Nanterre-Amandiers
Le Roi Lear, mise en scène par Jean-François Sivadier

Merci Libération !

2007/09/23

Papy danse Place d'Italie

21/09/2007 19h30 Place d'Italie

2007/09/22

I saw you smiling all the time

- Hey.
- I saw you smiling all the time.

Au premier rang de la Maroquinerie, les mains sur les hauts-parleurs de retour, et souriant si souvent durant cette soirée, car la scène offrait de beaux moments, un engagement de tous toujours fascinant à voir, euphorisant à partager au plus près.

Première partie, le centre de la scène est dégagé, sans instrument ni micro, et un jeune homme se présente, un micro à la main, un iMac posé à jardin qui déroule une musique électronique, forte, lourde en basse et en beats. Et le jeune homme se met à danser.

Sweat-shirt à capuche bleu, fermeture éclaire ouverte, T-shirt au dessin pâle, jean brun porté bas avec un caleçon à rayures rouges et blanches, chaussures en toile harlequin, et il danse sur scène. Sautille à pieds joints, un pas de côté, la jambe suit, il se plie vers l'avant, marque le rythme en frappant le micro sur son poignet, souligne trois notes de synthé de la main, tourne sur lui-même s'enroulant dans le fil du micro puis tourne en sens inverse. Ce personnage est fascinant dans sa musique et dans sa présence naïve et impliquée.

Il ne chante pas très bien, d'ailleurs, il ne chante pas souvent, mais il s'investit dans ses danses improbables, habitant les morceaux aux accents variés. Toujours des basses lourdes, presque façon hip-hop, mais assemblant différemment les sons, morceaux heurtés façon Animal Collective, musique électronique basique rappelant Depeche Mode ou l'électroclash, un boogie avec des choeurs féminins, et tous se concluent par une forte détonnation d'arme à feu.

On sourie, on ondule et lui sourit aussi, saute dans la foule micro à la main, fait se baisser tout le monde, remonte sur scène et fait une pause.

- Do you have any questions?
- How old are you?
- Maybe you can guess.
- 18?
- 30?
- I am 26.
- What is your name?
- I am Jona. Jona. You know, I really love this questions moment. Don't be shy. It's one of my favorite moment of the show. Yes?
- What's your name?
- My name is Jona.
- And how long could you keep jumping like that?
- Oh, all night long, lady.

Et il se remet à chanter et danser en tout sens.

Alors, avec une telle première partie, je souris, et souris encore durant la longue installation des instruments d'Architecture in Helsinki. Forcément, ils en utilisent tout de même quelques uns. Peacebone d'Animal Collective passe sur la sono de la Maroquinerie, pour rappeler de bons souvenirs, et enfin, ils entrent en scène.

Les Architecture in Helsinki ne sont plus que six, je crois qu'ils étaient plus nombreux il y a dix-huit mois, mais ils attaquent leurs morceaux avec cet engagement complet, ces changements d'instruments, ces biffurcations en cours de morceau, leur panoplie impressionnante de cow bells de toutes tailles, éparpillées sur la scène entre toutes les mains.

Ils ne sont plus que six, mais ils frappent plus fort, leur musique live est encore plus énergique, plus folle, plus rebondissante, avec toujours cette sensation d'une tribu joyeuse s'amusant devant nous. Guitariste à longue barbe rouse, dread locks et T-shirt orange, batteur / joueur de trombone mal rasé aux mèches grasses, bassiste régulièrement au bord du fou rire, chanteur aux sourcils très blonds, au T-shirt Wu Tang, et, à cour, comme sur la touche, un ingénieur son en T-shirt rayé et cheveux mi-longs, changeant la corde du guitare, déplaçant un micro, posant du gaffeur rose fluo, jetant des serviettes blanches entre deux chansons.

Ils frappent, chantent souvent à trois, jouent, s'amusent et parfois ça ne fonctionne pas, le pont noisy coupe l'élan, ou le batteur se trompe de solo quand il tient la guitare, mais qu'importe, l'ambiance enveloppe tout terriblement festive et on ne la quitte pas en route, car ils s'expriment totalement, et savent faire partager leur transformation scénique.

Avec comme symbole juste devant moi, la chanteuse distribuant toute son énergie, ses sourires, son plaisir écrit en gros sur son visage aux joues généreuses. Elle n'avait pas vraiment participé aux réglages d'avant-concert, était simplement passée sur scène pour la hauteur du micro, peut-être simplement pour exhiber sa tenue de scène. Chaussures violettes, collant en tissus argenté surmonté d'un microscopique short noir en haut de ses très larges cuisses, et un T-shirt noir, quel T-shirt noir, le bonhomme Shamallow portant cinq ballons de baudruche et une glace, une goutte de bave aux lèvres, surplombant le mot TRIUMVIR en lettres ensanglantées. Ses boucles blondes n'ont alors rien de mignon, elles flottent juste là quand elle parcourt la scène à pas bien posés sur le sol.

Mais plus tard, chantant là juste face à moi.

Elle rayonne, elle vibre, elle saute et bouge en tout sens, sourit et sourit encore, sa voix claire en contrepoint des morceaux appuyés, frappant le tambourin, dansant comme légère et bondissante, joyeuse et maintenant magnifique.
C'est drôle à dire. Magnifique.

Quelle musique, tout simplement, une grande fête, moins pop et mélodique mais terriblement directe et entraînante, la salle danse, à ma droite la fille au grain de beauté sur l'arête du nez lève les mains possédée, toutes les filles des premiers rangs, les deux garçons debout devant les énormes hauts-parleurs se tremoussent. Toute la salle.

Les éhos de Heart it Races résonnent encore longtemps, ses steels drums et son PO PO PO POPADAPODO PO lanscinant, un garçon le fredonne encore en sortant de la salle, passant devant la table recouverte de CD, et le jeune Jona sourit devant son disque à la pochette au feutre, la chanteuse dans les escaliers discute en souriant. Qui ne sourit pas, ici, à cet instant ? Alors je lui sourit en passant.

- Hey. Great show.
- Hey. I saw you you smilling all the time, in the front row.
- You know, I saw you here, at la Maroquinerie, last year, and I usually say it's the best concert I ever saw. But, with tonight, I don't know, which is the first and the second? I have to think of it and decide.
- Oh, thank you. That's the best compliment you could do.


18/09/2007 Architecture in Helsinki + YACHT La Maroquinerie

Dernier métro à l'aveugle

Minuit vingt à la station Campo Formio, métro 5. Deux stations jusque Gare d'Austerlitz, puis la traversée de la Seine pour attraper un des derniers RER A à la Gare de Lyon.

Je croise les doigts.

Une rame arrive à minuit vingt-trois, tiens, une aveugle avec sa canne blanche à l'autre bout du wagon. A Gare d'Austerlitz, elle demande à sa voisine de l'aider à descendre, jeune fille en conversation téléphonique "attends une minute, j'aide une aveugle à descendre. Faites attention, il y a une marche".

Je descends derrière elle. Une sortie à chaque bout du quai, laquelle mène le plus vite à la Seine ? Celle dans le sens du train qui vient d'arriver, qui va emprunter un pont pour franchir le fleuve, un peu de suite dans les idées nécessaire même à cette heure. La sortie où l'aveugle commence à descendre les marches, m'entendant approcher.

      Bonjour, pourriez-vous m'aider à trouver l'arrêt du bus 61 ?

      Bien sûr, on va se débrouiller.

Descende d'escalier, attention, madame, voici les portes automatiques, et regard sur les inscription du mur. Flèche montrant les escaliers sur la gauche, BUS 67 89 103 NOCTILIEN.

      Il n'y a pas de 61 indiqué. Mais on va aller voir par là.

      Moi, je ne peux pas voir, c'est vous qui allez voir pour moi.

Hé oui.

      Voilà, on va prendre sur la gauche, il y a quelques marches, puis l'escalier tourne sur la droite, quelques marches encore. Tournez à gauche, on sort. Je regarde si je trouve l'arrêt du bus. Rien à l'horizon. On va sortir par la gauche, prendre la rue. Attention, il y a un trottoir.

      Je peux prendre votre bras ? Ce sera plus simple pour se guider.

Jeune femme de vingt-cinq ans, je n'avais pas osé lui proposer, je l'avais à peine regardée, cheveux sombres, peut-être le teint indien, et longue canne à bout plastifié jaune, mais je ne peux en dire rien d'autre. Comme avoir cherché un équilibre en la détaillant pas, une pudeur. Nous suivons le quai d'Austerlitz, le long de la Seine, dans la direction opposée de la Gare de Lyon.

      Je veux prendre le 61 pour rentrer, et je crois que c'est bientôt le dernier. Je ne voudrais pas le rater.

      On va se débrouiller. Il y a un arrêt juste là. Il n'indique que le 67 et le 89. Attendez, je regarde le plan. Je ne trouve pas le 61.

      Il faut continuer tout droit, et on finit par tomber dessus. Il n'y a personne à qui demander ?

      Non, personne. Continuons déjà jusqu'au coin de la rue. On arrive au coin, il y a une avenue sur la gauche. Un autre arrêt. Ce n'est pas le bon numéro. Mais il y a des arrêts un peu plus haut dans l'avenue. Je vais aller voir, en vitesse, je vous laisse ici et je reviens tout de suite.

Couloir de bus à double sens et au loin un quai pour l'arrêt, je traverse en courant, en diagonale, je me dépêche jusqu'à l'arrêt, ce n'est pas le 61, et je regarde à nouveau le plan, je me force à le lire un peu plus calmement. Une ligne bleu ciel avec le numéro 61, mais où passe-t-il par ici, je ne comprends pas trop sur la grande carte de Paris. Je traverse en courant les quatre voies pour voiture, il y a un arrêt encore de l'autre côté, le même grand plan de Paris, mais aussi un petit plan photocopié avec les rues autour de la Gare d'Austerlitz. Un bel imbroglio. Mais le 61 passe en effet tout à côté, une petite voie courbe qui lui est réservée.

Il fallait bien continuer tout droite depuis la sortie d'Austerlitz, en traversant six voies d'avenue dans tous les sens. Je retourne vite vers elle.

      Voilà, j'ai trouvé l'arrêt du 61. Il faut traverser la rue, venez. D'abord les deux voies de bus, allons-y c'est vert. Puis il faut attendre pour les premières voies. Voilà. Puis attendre à nouveau.

      Voyez-vous un bus arriver, ou attendant à l'arrêt ?

      En voici justement un qui arrive, vous avez de la chance. Allons, on peut traverser les dernières voies. Prendre légèrement à droite, un peu à gauche, voilà, je vais vous laisser à l'arrêt, on est juste devant et le bus arrive. Un peu à droite pour vous mettre devant la porte. Voilà. Vous pouvez monter. Bonne soirée.

Elle monte dans le bus, et je cours en sens inverse, quai d'Austerlitz jusqu'au pont, tout le pont de la Seine, traverser l'avenue au rouge en se pressant, l'horloge de la Gare de Lyon éclairée en ligne de mire, minuit quarante, ça devrait passer. Je remonte l'avenue de Bercy, un parking, elle sent bon cette gare, non, et je m'engouffre dans le hall. Juste des lettres indiquées sur des panneaux carrés bleus, le nom des voies grandes lignes, où se trouve le RER ? Une flèche tournée vers la sortie, faut-il encore ressortir, je la suit, elle mène à un coin sans issue. Une simple porte métallique, un ascenseur.

Cours jusqu'au quai. Deux trains affichés. Cergy dans cinq minutes, Rueil-Malmaison dans quatorze. Le temps de lire dans le dernier métro.

      Mesdames et messieurs, je vous invite à descendre, ce train est terminus Rueil-Malmaison.

Je me place devant la porte, prêt à ouvrir, attendant le signal pneumatique indiquant la libération des serrures. Quatre personnes autour de moi. Pas de bruit, j'appuie pour voir, la porte reste immobile, comme les deux autres de la rame, à ma droite et à ma gauche, je réappuie et rien. Il faut attendre un peu.

      Ah, je suis xénophobe, moi. Je suis xénophobe. Je ne vais pas supporter ça très longtemps.

Un jeune homme, et sa copine, elle rit.
      Mais non, pas xénophobe. C'est pas ça.

      Ah non. Comment on dit déjà ? Comment on dit ? Claustrophobe. C'est ça. Je suis claustrophobe. Oh la la. Non, je ne suis pas xénophobe, moi. Regardez monsieur.

      Mais je vous crois, moi, pas de problème.

Il montre un feuille photocopiée à un homme aux cheveux gris à ses côtés, qui a l'air convaincu par son regard. La porte s'ouvre enfin.

2007/09/19

One hour playlist for a birthday party on friday night: a dream...

  1. Heart it races - Architecture in Helsinki
    Fantastic gigg on tuesday at La Maroquinerie: keep dancing on the steel drums!

  2. Over and over - Hot Chip
    Laid back dancing, the perfect moto to start a playlist...

  3. Whoo! Alright Yeah... Uh Huh - The Rapture
    The Rapture, 3 years ago: the first time I saw a rock crowd turning into a pure club dancefloor.

  4. Damaged goods - Gang of four
    Fantastic bassline, punk energy and political lyrics: 28 years after, Gang of Four still rules.

  5. It's getting boring by the sea - Blood red shoes
    Young english duo: the White Stripes have discovered cow bells and dance.

  6. Daft Punk is playing in my house - LCD Soundsystem
    James Murphy, the fat leader of the modern dancing rock.

  7. Atlantis to Interzone - Klaxons
    The British music press almost invented Nu-Rave after hearing the Klaxons. With such a single, it is easy to lose your mind.

  8. Hotdog - Simian Mobile Disco
    Catchy tunes, electro with rock energy, strange videos, and strong production work (Klaxons, Arctic Monkeys): would you want more?

  9. We are your friends - Justice VS Simian
    Justice transformed this old song by Simian into dancefloor madness, triggering their career, and the dancing evolution of Simian.

  10. Jimmy - M.I.A.
    Bollywood samples, Shiva arms and flowing dance.

  11. Take me back to your home - Basement Jaxx
    Crazy videos, crazy singles always at the top, and crazy unused sounds. This time, I ask for the balalaika.

  12. Blue Monday - New Order
    New Wave was not only synth pop singles... I NEEDED to select this alltime classic!

  13. Electricity - O.M.D.
    Gently back to some rock... Yes, OMD knew once how to play guitar.

  14. I melt with you - Modern English
    And finish with a pure new wave hit, the kind of song you will never dare to put in a favorite list, but so sweet, sweet, sweet.

Bonus Track: Step On - Happy Mondays
Youre twistin my melon man, you know you talk so hip man, Call the Cops, hey hey hey hey

2007/09/16

Journée du Patrimoine à Rueil-Malmaison

Samedi 15/09/2007 10h30 - Rueil-Malmaison

Passage Schneider, esplanade à petits pavés rouges avec deux rangées de trois arbres maigres portant quelques feuilles. Deux côtés de l'esplanade sont délimités par un bâtiment aux parois vitrées, trois étages, et trois banderoles pendent à des poteaux rectangulaires, portant le mot MEDIATHEQUE en capitales grenat.
Deux groupes d'hommes sont assemblés par couleur de veste, vestes rouges près de l'entrée boulevard Maréchal Foch, vestes bleu marine le long de la Médiathèque. Les hommes à veste rouge porte un plastron et un pantalon blancs, des bottes noires montant à mi-mollet ou des chaussures à guêtres blancs, et des hauts chapeaux noirs avec un écusson rouge à croix blanche. Les chapeaux des hommes en bleu présentent un plumeau rouge planté sur un dessus plat. Trois femmes vont d'un groupe à l'autre, portant jupe longue, tablier blanc, châle en laine à pompons et foulard sur la tête. Une femme est assise au pied d'un arbre en uniforme rouge et or et jupe bleu marine.

Un homme tourne un long téléobjectif vers le groupe en bleu. A ses côtés, une femme est assise sur le banc installé autour des racines, un manteau vert à fourrure noire posé sur ses épaules, l'oeil collé à un petit appareil photo noir.

Une fille de six ans court derrière une fille de huit ans à trottinette. Elles tournent autour du parterre de fleurs planté au pied d'un des arbres, fleurs rouges et jaunes, elles restent diamétralement opposées. Celle en trottinette rit, et l'autre crie, les mains posées sur le rebord du parterre, collants et T-shirt d'un même rose sur jupe beige.
       Elle veut pas me prêter la trottinette.
Une femme se tourne.
       Bon, maintenant, c'est son tour, tu lui passes la trottinette.
La fille en rose s'éloigne sur l'engin, poussant rapidement du pied, l'autre court derrière.
       Rompez faisceau.
Les hommes en bleu marine s'approchent de fusils posés en pyramide à base triangulaire, trois fusils formant les arêtes. Les hommes s'en saisissent lentement, les baïonnettes au bout des canons sont emmêlées au sommet de la pyramide.
Les hommes s'installent en deux rangées.
       Marche, puis marche à rebours.
La file se déplace vers la paroi vitrée de la médiathèque, face aux bacs en bois remplis de livres, et fait demi-tour, repartant en sens inverse. La troupe marche le long d'un côté de l'esplanade, puis tourne à gauche, empruntant le passage vers le boulevard du Maréchal Foch, passant devant les hommes en rouge. Ceux-ci sont installés en deux rangées également, un homme crie "Troisième régiment suisse", et ils se mettent en marche, suivant les hommes en bleu.
Les hommes en rang tourne sur la gauche dans le boulevard Foch, passant devant l'entrée de la médiathèque vitrée, sa porte automatique ronde, ses drapeaux verticaux. Les hommes en rouge et bleu portent chacun un fusil appuyé sur leur épaule gauche, ils marchent sur la route, et un d'eux tout devant frappe sur un tambour ta ta tatata. Des gens sur le trottoir frappent des mains, d'autres suivent la troupe sur la route, ou sur le trottoir.

Le défilé emprunte le boulevard du Maréchal Foch jusqu'à la place Jean Jaurès, le parking couvert, les étales installées sous des parasols, sous un panneau "le Bio-marché". A ce niveau, la troupe tourne sur la gauche dans la rue Hervet, rue dans l'alignement du marché, et elle remonte la rue, longeant les barrière en tôle ondulée vert et gris, passant sous les banderoles tendues au-dessus de la route "12ème salon Nature et Jardins", "PENDANT L'AMMENAGEMENT DE LA RUE DU CHATEAU, VOS COMMERCANTS VOUS ACCUEILLENT".
La troupe tourne à droite au feu rouge, avant le panneau clignotant 10, avant le Quick placé sur la droite. Les hommes à plumeaux passent entrée la tente présentant des quiches et la fontaine, le long des arbres et des jardinières de fleurs en hauteur, le long de l'église aux pierres blanches. Deux personnes tout en bleu marchent derrière la dernière rangée d'hommes en rouge, deux personnes à casquette et gants blancs, avec des inscriptions dans leur dos : "CIRCULATION" pour l'homme sur la gauche, "BRIGADE CIRCULATION" dans un rectangle jaune pour la femme à droite qui marche les mains dans le dos. Un autre homme à casquette marche en sens inverse, transportant une barrière verte avec un panneau rond bleu barré de rouge.
       Ça y est, on peut remettre la barrière ?

La foule sort de la Place de l'Eglise par la gauche, suivant la rue Paul Vaillant-Couturier. Un homme à tablier vert regarde par-dessus un étalage de fruits.

La troupe tourne encore sur la gauche sur une place. Une statue blanche au centre, femme drapée avec bonnet, main tenant une couronne vers un casque posé sur une croix. Au fond, un bâtiment en briques rouges et blanches, des fleurs violettes aux fenêtres. Trois drapeaux bleu blanc et rouge pendent depuis des mats. Les deux troupes s'installent en deux groupes de deux rangées, face à la statue. Un homme regarde, assis sur un banc, chaussettes tâchées et sac Ed plissé.

2007/09/15

Quand les enfants et les adolescents racontent dans les livres

  1. La vie devant soi, Emile Ajar / Romain Gary

  2. Le petit Nicolas, Sempé Goscinny

  3. The catcher in the rye, J.D. Salinger

  4. Montedidio, Erri de Luca

  5. The plot against America, Philippe Roth

  6. Le grand cahier, Agota Kristof

  7. Extremely loud and incredibly close, Jonathan Safran Foer

  8. The history of love, Nicola Krauss

  9. Champion et Ooneemeetoo, Tomson Highway

  10. La douceur, Christophe Honoré

  11. Le grand Meaulne, Alain-Fournier

2007/09/14

Que les disquaires sont beaux quand ils vendent de bons gâteaux aux carottes

19/08/2007 18h - Rough Trade Shop - 91, Brick Lane, London

Un généreuse part de gâteau au carottes sur un magnifique plateau. Je regarde à peine la tasse de chocolat chaud à l'indécente crème, le plateau est tellement bien trouvé. Des vinyles vu de côté, toute une discothèque observée par ces tranches, et déposée sur les plateaux, ainsi que sur les superbes coussins de la banquette. Quelle bonne idée.

J'ai tout un mur d'affiches de concerts à ma gauche et je rêve.

Je n'aurais pas osé imaginer un tel magasin.

Installé au coeur de Brick Lane, une rue fascinante de l'Est Londonien, non loin de Liverpool Station. Rue populaire aux bâtiments rouges, dont les rues transversales affichent des noms en écriture certainement indienne, vue les boutiques de vidéos Bollywoodiennes, les restaurants. Toute une foule déambule ce dimanche entre les stands d'une brocante amateur, des particuliers assis par terre avec trois T-shirts vendus £1 pièce, des tables proposant des CD des jazz usés sous une tente blanche, des graffiti fluo sur les murs, des cheminées en brique, et parfois, une voiture se faufille au pas au coeur la foule dense.

Si tu te fais volé ton vélo, passe à la brocante de Brick Lane le dimanche d'après, tu as 50% de chances de le trouver en vente.

Et, soudain, un passage transversale tracé sur la gauche, juste le numéro que je cherchais, car ce passage, c'est toujours Brick Lane. Je ne pénètre pas dans le pique-nique sudafricain de la salle polyvalente juste après, je me glisse entre les tables et les marchands de crêpe à l'entrée du passage, et arrive devant une large vitrine, toute une façade vitrée.

Le nouveau magasin Rough Trade.
Rough Trade fait partie de mes mythes de rock indé anglais. Une boutique ouverte vers la fin des années 70, puis un label, qui accueille The Fall, Young Marble Giants, Pere Ubu, distribue The Feelies ou Metal Urbain, une certaine crème du post-punk. Et, plus récemment, ils se sont fait le foyer des Belle & Sebastian, des Strokes, de Libertines, de Jarvis Cocker, de jolis amis de mes listes pop.
Rough Trade, c'est le troisième homme de mes labels anglais idéalisés des années 80, avec le Factory Records de New Order et le Creation Records des Jesus and Mary Chain et de My Bloody Valentine.
Alors, quand j'ai appris qu'ils avaient ouverts un nouveau magasin de grande taille...

Cette grande vitrine ouverte sur le magasin blanc et clair, surface vitrée ouvrant sur une surcharge d'affiches sur la droite, et un comptoir de salon de thé sur la gauche. Cette très jolie pratique anglo-saxonne, installer des comptoirs de nourriture dans les librairies, dans les magasins de disques, avec tables basses, banquettes, fauteuils et canapés. M'imaginer sirotant un chocolat au coeur d'une librairie comme Blackwell à Oxford, feuilletant les pages Premier League devant une table en verre au coeur du magasin Rough Trade, prendre des notes !

D'énormes gâteaux sous des cloches en verre que soulèvent les deux serveuses, et, au mur, de petites étagères à trois ou quatre compartiments, mettant côte à côte gobelets en cartons, bouteilles de jus de fruits et CD en présentation.
Suspendus aux tubes chromés de l'aération, des T-shirts pendent au mur accrochés à des cintres, T-shirts unis avec la simple inscription ROUGH TRADE, magnifiques, hélas, la vie est chère à Londres. £19.99.

Le magasin se poursuit en petits îlots sous des néons en étoiles, lignes partant en rayons depuis un pilier centrale. Un présentoir avec des livres rocks, des biographies sur la droite. Des étagères avec des fanzines sur la gauche, derrière des bacs de vinyles électroniques pour DJ londonniens. Des T-shirts et des sacs en tissus.

Bien sûr, des rayons de disques, alignés, portant l'inscription des genres musicaux comme bombés au pochoir. NEW. Rough Trade. New Wave. Post-punk. British / Europe. American. 60 /70s. Punk. Electro. Urban. Reggae. Précis et pointu.

Et parcouru de petites attentions de passionnés. Sur chaque disque, de petites étiquettes, avec court commentaire et description, certainement destinée au site Internet, car toutes coupées au bout de quatre lignes en milieu d'une phrase. Et des disques en écoutes, des lecteurs suspendus à des piliers, avec des petites affichettes blanches écrites au marqueur noir. Un superbe comptoir d'écoute, car TOUS LES DISQUES PEUVENT ETRE ECOUTES, avec trois platines vinyles aux luxueux écouteurs.

Une boutique qui vit et reste à échelle humaine, au-dessus des rangées de disques, on peut voir des bureaux installés sur une mezzanine. Au fond, des dessins d'enfants sur de grandes feuilles affichées au mur.

Le gâteau aux carottes m'offre un glaçage anglais, mais aussi des raisins et des écorces d'orange. Je suis déjà impatient d'écouter la compilation ROUGH TRADE Post-punk vol.1, apparemment remplie de suprises.
Et j'ai déjà envie de revenir flotter derrière cette grande vitrine.

2007/09/10

Ma saison théâtrale 2006-2007

  1. Les Ephémères,
    Création Théâtre du Soleil, mise en scène Ariane Mouchkine
    La Cartoucherie, Paris (mars 2007)

  2. Purgatoire
    Proposition de Joris Lacoste
    Théâtre de la Colline, Paris (mars 2007)

  3. Le Roi Lear
    De William Shakespeare, mise en scène par Jean-François Sivadier
    Cours du Palais des Papes, Avignon (juillet 2007)

  4. Angels in America I & II
    De Tony Kushner, mis en scène par Krzysztof Warlikowski
    Cours du Lycée St Joseph, Avignon (juillet 2007)

  5. Krapp's Last Tape
    De Samuel Beckett, avec Henry Pillsbury
    Athénée Théâtre, Paris (octobre 2006)

  6. Love's Labour's Lost
    Shakespear's Globe Theatre, London (août 2007)

  7. Le Partage de Midi
    De Paul Claudel, avec Marina Hands
    Théâtre du Vieux Colombier, Comédie Française, Paris (juillet 2007)

  8. Romeo and Juliet
    De William Shakespeare, Company of the Shakespeare's Globe
    Wadham College, Oxford (août 2007)

  9. Octobre
    Improvisation autobiographique par Philippe Caubère
    Théâtre du Rond Point, Paris (octobre 2007)

  10. Monthy Python's Spamalot
    Musical...
    Broadway, New York City (mai 2007)

  11. Le Mental de l'équipe
    D'Emmanuel Bourdieu, mise en scène par Denis Podalydès, avec Micha Lescot
    Théâtre du Rond Point, Paris (avril 2007)

  12. Sale affaire, du sex et du crime
    Spectacle de et avec Yollande Moreau
    Théâtre du Rond Point, Paris (avril 2007)

2007/09/09

Festival Sous la Plage in september

02/09/2007 - Parc André Citroën, Paris XVème - Festival Sous la Plage



DJ lessons





Nobody, from Los Angeles


The Gaslamp Killer with the turntables,
Sidiki Diabaté with the kora,
and the drummer from Nobody


Three courses meal at a research congress

16/08/2007 - Magdalene College, Oxford

2007/09/08

School in a small English village

Dimanche 12/08/2007 11h - Sandridge School

La route longe des champs sur la droite, et sur la gauche, un alignement de maisons en briques rouges, à un étage. La route coule tout droite, et les maisons sont placées le long de rues latérales en arc de cercle, les arc conduisant à la route à chacun de leurs bouts.

Carrefour. La route file tout droit entre des arbres, avec des champs maintient de chaque côté. Il n'y a plus de maisons.

Je tourne sur la gauche, rue légèrement en pente, le dernier côté du pâté de maisons.

Un chat aux pieds d'un arbres, lève la tête, regard très jaune et fourrure sombre à trace marron, il s'approche de moi et se frotte contre ma jambe. Je marche, le chat ne bouge pas, et je remonte la rue, me retournant de temps à autre pour constater l'immobilité du chat de plus en plus petit.

La rue s'incurve sur la droite, un chemin piéton continue sur la gauche, conduisant certainement au clocher visible au long, mais je poursuis quelques mètres vers la grille le long de la route, un peu après le virage.

La grille perce une ouverture entre des arbres sur la gauche et une haute haie sur la droite, fenêtre sur une cour en goudron gris sombre. Un panneau bleu foncé à deux mètres du sol, plaque rectangulaire métallique avec un demi cercle ajouté sur sa partie supérieur. Sandridge School écrit deux fois, d'abord au centre du rectangle, en police Comic Sans MS, et ensuite le long de l'arc de cercle, en plus petit, au dessus d'un dessin de cerf. Un autre cerf apparaît dans un petit rectangle beige dessiné dans le coin inférieur droit du panneau, bête marchant sur le mot Hertfordshire.

Des lignes jaunes délimitent un terrain de hand sans cages au centre de la cour en macadam. A l'arrière plan, un bâtiment bas, un seul étage, vaguement en brique, avec des feutres entre des rectangles, blancs au dessus et bleu en dessous. Dans la cour, juste à droite de la grille, un alignement de piquets ronds et colorés, un mètre cinquante de haut, taillés comme des crayons de couleurs, rouges, bleu clair, jaunes, verts.

Je fais le tour de la haie, pour voir la cour dans son ensemble, à travers une grille qui fait toute la largeur du macadam, légèrement en surplomb. Au fond, le macadam est remplacé par de l'herbe en dessous d'arbres, avec un muret en briques perpendiculaire à la frontière gris vert. On aperçoit des fleurs tout le long des murs du bâtiment, des tournesols très jaunes qui atteignent le bas des fenêtres. Un arbre bas planté au milieu du goudron affiche un feuillage métissé, vert parsemé de nombreuses zones brunes.

Je poursuis le tour de l'école.

Un chemin de terre s'écarte un peu vers la droite, entre des arbres. Il conduit à une large et haute maison en briques, trois étages, avec cinq voitures garées sur des graviers, dont deux Mercedès et une Jaguar.

Je reviens vers l'école.

Le terrain monte, surplombant peu à peu l'école. Une dizaine de marches en descente conduisent de l'allée d'herbe à une porte vitrée aux montants en plastique blanc, portant l'inscription "Welcome to Sandridge" écrit en bleu ciel sur la vitre. De chaque côté de l'escalier, un muret avec une rambarde en bois, et écrits à la craie "Handrail's wet Varnish", inscrit deux fois, sur le mur à côté du haut de la rambarde, et sur le sol, parallèle à la première marche.

L'allée d'herbe se poursuit et s'élargit, une vaste pelouse légèrement bombée, entourée d'arbres. A trente mètres de l'école, une première cage de foot blanche est plantée au milieu de la pelouse, la cage en vis-à-vis installée au bout du champs, tout près des arbres. La cage du centre de la pelouse penche vers l'arrière, juste trois poteaux de métal blancs parsemés de taches rouilles, et la barre transversale est tordue, incurvée en son milieu.

La cage se dresse penchée au milieu d'un parterre d'herbes non coupées, de fleurs jaunes. Le reste de la pelouse est tondue ras, vert profond accueillant de larges plaques marrons, et de discrètes bandes fines, lignes brunes qui forment des carrefours loin des cages isolées.

Un jardin est délimité par des grillages d'un mètre de haut derrière l'école, mais aucune grille ne bloque l'accès à la cour de l'école en longeant le jardin. Une maisonnette à toit rouge et aux murs en plastique blanc est collée au bâtiment de l'école, derrière des placentations dans des pneus de voitures. Deux pneus suspendus l'un au dessus de l'autre, fixés à trois rondins verticaux.

Aux abords de la cours goudronnée, des tables en bois dont les bancs sont reliés aux plateaux plastifiés. Ceux-ci présentent des dessins et des couleurs, des tables de jeu, un tracé de route pour les petites voitures sur l'une, deux jeux de morpion sur une surface blanche Veleda, un jeu de petits chevaux, une grille numérotée de Snakes and Ladders. Des bancs sont adossés au muret en brique qui affiche une plaque blanche en bois aux lettres rouges Friendship Bus Stop.

Je marche dans la cour jusqu'aux huit crayons.