2007/09/14

Que les disquaires sont beaux quand ils vendent de bons gâteaux aux carottes

19/08/2007 18h - Rough Trade Shop - 91, Brick Lane, London

Un généreuse part de gâteau au carottes sur un magnifique plateau. Je regarde à peine la tasse de chocolat chaud à l'indécente crème, le plateau est tellement bien trouvé. Des vinyles vu de côté, toute une discothèque observée par ces tranches, et déposée sur les plateaux, ainsi que sur les superbes coussins de la banquette. Quelle bonne idée.

J'ai tout un mur d'affiches de concerts à ma gauche et je rêve.

Je n'aurais pas osé imaginer un tel magasin.

Installé au coeur de Brick Lane, une rue fascinante de l'Est Londonien, non loin de Liverpool Station. Rue populaire aux bâtiments rouges, dont les rues transversales affichent des noms en écriture certainement indienne, vue les boutiques de vidéos Bollywoodiennes, les restaurants. Toute une foule déambule ce dimanche entre les stands d'une brocante amateur, des particuliers assis par terre avec trois T-shirts vendus £1 pièce, des tables proposant des CD des jazz usés sous une tente blanche, des graffiti fluo sur les murs, des cheminées en brique, et parfois, une voiture se faufille au pas au coeur la foule dense.

Si tu te fais volé ton vélo, passe à la brocante de Brick Lane le dimanche d'après, tu as 50% de chances de le trouver en vente.

Et, soudain, un passage transversale tracé sur la gauche, juste le numéro que je cherchais, car ce passage, c'est toujours Brick Lane. Je ne pénètre pas dans le pique-nique sudafricain de la salle polyvalente juste après, je me glisse entre les tables et les marchands de crêpe à l'entrée du passage, et arrive devant une large vitrine, toute une façade vitrée.

Le nouveau magasin Rough Trade.
Rough Trade fait partie de mes mythes de rock indé anglais. Une boutique ouverte vers la fin des années 70, puis un label, qui accueille The Fall, Young Marble Giants, Pere Ubu, distribue The Feelies ou Metal Urbain, une certaine crème du post-punk. Et, plus récemment, ils se sont fait le foyer des Belle & Sebastian, des Strokes, de Libertines, de Jarvis Cocker, de jolis amis de mes listes pop.
Rough Trade, c'est le troisième homme de mes labels anglais idéalisés des années 80, avec le Factory Records de New Order et le Creation Records des Jesus and Mary Chain et de My Bloody Valentine.
Alors, quand j'ai appris qu'ils avaient ouverts un nouveau magasin de grande taille...

Cette grande vitrine ouverte sur le magasin blanc et clair, surface vitrée ouvrant sur une surcharge d'affiches sur la droite, et un comptoir de salon de thé sur la gauche. Cette très jolie pratique anglo-saxonne, installer des comptoirs de nourriture dans les librairies, dans les magasins de disques, avec tables basses, banquettes, fauteuils et canapés. M'imaginer sirotant un chocolat au coeur d'une librairie comme Blackwell à Oxford, feuilletant les pages Premier League devant une table en verre au coeur du magasin Rough Trade, prendre des notes !

D'énormes gâteaux sous des cloches en verre que soulèvent les deux serveuses, et, au mur, de petites étagères à trois ou quatre compartiments, mettant côte à côte gobelets en cartons, bouteilles de jus de fruits et CD en présentation.
Suspendus aux tubes chromés de l'aération, des T-shirts pendent au mur accrochés à des cintres, T-shirts unis avec la simple inscription ROUGH TRADE, magnifiques, hélas, la vie est chère à Londres. £19.99.

Le magasin se poursuit en petits îlots sous des néons en étoiles, lignes partant en rayons depuis un pilier centrale. Un présentoir avec des livres rocks, des biographies sur la droite. Des étagères avec des fanzines sur la gauche, derrière des bacs de vinyles électroniques pour DJ londonniens. Des T-shirts et des sacs en tissus.

Bien sûr, des rayons de disques, alignés, portant l'inscription des genres musicaux comme bombés au pochoir. NEW. Rough Trade. New Wave. Post-punk. British / Europe. American. 60 /70s. Punk. Electro. Urban. Reggae. Précis et pointu.

Et parcouru de petites attentions de passionnés. Sur chaque disque, de petites étiquettes, avec court commentaire et description, certainement destinée au site Internet, car toutes coupées au bout de quatre lignes en milieu d'une phrase. Et des disques en écoutes, des lecteurs suspendus à des piliers, avec des petites affichettes blanches écrites au marqueur noir. Un superbe comptoir d'écoute, car TOUS LES DISQUES PEUVENT ETRE ECOUTES, avec trois platines vinyles aux luxueux écouteurs.

Une boutique qui vit et reste à échelle humaine, au-dessus des rangées de disques, on peut voir des bureaux installés sur une mezzanine. Au fond, des dessins d'enfants sur de grandes feuilles affichées au mur.

Le gâteau aux carottes m'offre un glaçage anglais, mais aussi des raisins et des écorces d'orange. Je suis déjà impatient d'écouter la compilation ROUGH TRADE Post-punk vol.1, apparemment remplie de suprises.
Et j'ai déjà envie de revenir flotter derrière cette grande vitrine.

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