2007/08/29

Romeo and Juliet drawned under the Oxford rain

On dit que le mieux est l'ennemi du bien, et parfois, c'est vrai, tu sais.

Pourquoi cette après-midi a-t-elle été so British jusqu'au bout, ne pouvait-elle pas laisser de côté un de ses aspects ? Tout s'était étonnamment assemblé, comme je te l'avais dit, la troupe du Globe en tournée à Oxford juste la semaine où je m'y trouvais, un rêve d'amateur de théâtre qui prenait forme. Voir Romeo & Juliet en anglais, c'est beau, présenté par la troupe du Shakespear's Globe Theatre, quelle chance, et le tout servi sur un plateau au coeur d'un College d'Oxford, mazette. Concentré d'Union Jack à l'heure du thé.

Don't worry, it won't rain, la veille dame derrière nous avait l'air tellement sûr d'elle.

Et

If I profane with my unworthiest hand
This holy shrine, the gentle pain is this:

Il pleut des cordes, les trombes d'eau se réveillent juste avant le baiser de Romeo et Juliet et les parapluies se déplient, les gens recroquevillés en tailleurs sous la fine toile, les comédiens trempés sur scène, de toute façon je ne les vois plus trop, cachés par les parapluies du premier rang.

Et tout naturellement, quarante minutes plus tard à l'entracte, une jeune fille en K-way vient annoncer l'interruption de la pièce. Vous pourrez revenir gratuitement à une autre séance, ne vous inquiétez pas. Mais hélas, je ne peux pas.

Quelle histoire.
Car, par delà la réunion de grands symboles britanniques, la mise en scène proposée était des plus prometteuses. Le cadre, une pelouse dans le Wadham College, un plateau comme dessiné sur le sol, délimité par deux poteaux avec lumière pour les représentations en soirée, et le public assis au niveau des comédiens, sur des couvertures ou sur ses chaises pliantes anglo-saxonne possédant sur l'accoudoir un compartiment pour un verre. J'étais pour ma part installé sur la serviette blanche du Magdalene : Pam me proposait tous les matins de me la changer, il fallait bien en profiter, n'est-ce pas ?

Et sans crier gare, les comédiens surgissaient de la porte latérale du van Volkswagen placé en fond de scène. Les voici essoufflés, remplis de l'énergie de la scène d'ouverture, à moins d'un mètre de nous, lançant les rythmes superbes des vers shakespeariens. Ils courent sur scène, s'empoignent tels les Capulet et les Montague dans une foule immense de huit personnes.

Et Romeo s'exclame l'accent écossais tranché, les r roulés jusqu'au bout et les ou, des ou différents, pas des ou anglais, je ne saurais comment te les imiter.

Et Juliet, entrant sur scène portant un vague T-shirt blanc et un short salopette en jean, et sa nourrice lui enlève pour la réception et Juliet porte dessous un micro short rose en éponge sur lequel elle passe une robe plus présentable. Tout en gardant son T-shirt. Jolie petite chose désinvolte et immature.

Oh, miracle, les comédiens passent dans la foule, marchent au milieu de nous, et Romeo adresse sa tirade à la jeune fille devant moi.

Quel dommage que le regard de Romeo se trouve perdu derrière les parapluies quand il se fait le plus subtile, le plus délicat, ce regard d'amour à la première vision quand il aperçoit Juliet, ce regard d'une belle justesse offert par la comédien à une foule qui regarde alors le ciel ou ses pieds qui fondent peu à peu sous l'onde.

Le déchaînement de l'amour détrempé sous les chats et les chiens qui tombent.

Alors, il y aura bien une jolie scène du balcon, la scène du balcon, avec Juliet penchée par le toit ouvrant du Volkswagen, quelle bonne idée. Malgré les costumes et les jeans transpercés, les cheveux de Romeo éparpillés, en dépit des femmes du premier rang levant toujours plus haut leurs parapluies dessus leur tête, malgré ses tirades dont je ne comprends pas un mot, je me souviendrai de ce moment. Une belle image de théâtre, découvrir derrière le rideau de la vitre arrière du van la nourrice, rappelant Juliet à l'ordre penchée par le toit ouvrant.

Ensuite, le mariage et le meurtre ont été par trop inondés, hélas, et il a fallu plier bagages.
Le programme négocié en compensation ne compense pas grand chose.
Mais, l'un dans l'autre, cette pluie rend bien l'anecdote plus pittoresque, tu ne trouves pas ?

15/08/2007 Wadham College, Oxford - Romeo & Juliet (Shakespear's Globe)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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