2007/12/17

n°13 - M.I.A. and Dan le Sac vs Scroobius Pip, exploration of rap and strange sounds

N°13

Pierre Lescure a dit en interview qu'il avait mis longtemps à aimer le rap, mais qu'il se forçait à en écouter pour comprendre la musique. Il cherchait à illustrer la discipline nécessaire à toute personne souhaitant s'investir culturellement : ne rien mettre de côté a priori, pour ne pas passer à côté de belles choses.

Bien entendu, je ne dirais pas que j'écoute beaucoup de rap. J'en écoute très peu.

Mais il ne m'est possible de rester insensible à M.I.A., remplie d'énergie lors de sa performance à Rock en Seine cet été. Lunettes énormes et enveloppantes, collants fluo, chaînes étranges, tous ses mouvements de danse sortis de nulle part, souples et élastiques, jambes levés, genoux fléchis, une présence scénique impressionnante et charismatique pour porter une musique imprévisible, nouvelle et métissée. La voix court, harangue, flotte au milieu des sons improbables, samples de bollywood, coups de feu résonnant enchâssés avec bruits de tiroir caisse, caquètement de poule, et toujours des percussions fantastiques et entraînantes. Repousser les limités musicale en gardant l'immédiateté, superbe.

Tout aussi à l'avant-garde, les sonorités électroniques de Dan le Sac se voient parfaitement complétées par la diction et les textes denses de Scroobius Pip. Là aussi, jolie performance au Festival Sous la Plage, avec cette fois l'énorme barbe de Scroobius Pip comme accessoire hors du commun, et des textes variés où je mesure les progrès qu'il me reste encore à faire en anglais. Les textes sont engagés, un message de liberté d'esprit déconneur, mais concerné par le monde. Le magique "Thou shalt always kill" regorge de superbes trouvailles de paroles, mais tout est dit dans les deux vers finaux, mort à toute prescription, quelle qu'elle soit :
Thou shalt think for yourselves
And thou shalt always, thou shalt always kill.

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