2008/05/20

Quand le printemps frappe à la porte du ciel de Mulheim

Le dimanche de Pentecôte, nous avons déjeuné dans le parc de Muheim, sur un bout d'herbe posé le long de la Rhur. Un pique-nique évident sous ce temps magnifique, près de 30°C en pleine Allemagne, et certainement le premier-week sans aucune goutte de pluie depuis mon arrivée à Duisburg, depuis décembre dernier. Ce n'était plus le printemps mais bien l'été, chaud, bleu et sans nuage, et l'herbe poussait à marcher pieds nus.

Ce Mulheim-là est terriblement agréable pour une douce promenade du dimanche, un instant léger à traîner, sans se presser, dans l'air flottant et l'ombre qui glisse peu à peu, presque 15h il me semble pour ce pique-nique de la Rhur, mais aurait-il fallu se presser pour un repas froid comme en vacances ? Quelques tranches de pain et de jambon, une tomate, des oeufs durs, des pommes et des biscuits turcs, rien de plus simple, un pique-nique assemblé sans chercher la sophistication. Juste quelques ingrédients facilement transportable dans un sac de toile vert et blanc, à déposer sur l'herbe sans nappe car il n'y a en pas vraiment besoin.

Et personne n'est passé le long du chemin. Ou juste un chien sans laisse, je crois bien, très rapidement, presque sans s'arrêter.

Pourquoi alors aurais-je dû prendre des photos de cet instant champêtre ? Tenter de capturer rapidement quelques baisers visuels, un peu de sa grâce musicale et ondoyante, avec mon minuscule appareil besogneux ? Ou même tourner l'objectif sur le paysage, garder une trace du décor et de l'atmosphère, profiter de l'état d'esprit pour explorer quelques images différentes, esthétiques et légères, mais je n'ai pas vraiment été tenté. Ecoutant surtout les airs ambiants, sans prêter trop l'oreille à mes réflexes de photographe et blogger compulsif, car, chaque fois, je répondais à ces envies d'images par une idée récente, un songe qu'il me faut encore explorer : se retenir de prendre des photos.

Je dois encore réfléchir à cette idée, celle de savoir garder son appareil dans son sac.
Mais je n'avais aucun doute à cet instant précis de pique-nique, d'herbe, de brise et de pieds nus.

Cependant, aujourd'hui, le soleil est revenu après de nombreuses averses, et je suis retombé sur les photos prises lors de mon premier passage à Mulheim. Samedi 23 mars, première déchirure printanière dans l'humidité de Duisburg, et j'avais couru découvrir Mulheim appareil à la main. Ce jour-là, le ciel était bleu également, mais empli de nuages aux formes pleines, généreuses et appétissantes, une voute de Renaissance posée au dessus de la Rhur.

Ce samedi-là, seul avec mon appareil, je me suis laissé absorber par le paysage, les branches et les nuages, riant tout seul en bondissant. Et ce sourire ravi avait coché Mulheim dans la liste des endroits à présenter à mes amis, en cas d'éventuelle visite de leur part.

23.03.2009 - Mulheim-am-der-Rhur

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