2007/07/25

Dans le TGV vers les vacances

From: Cathead Le William-North <lewilliamnorth@gmail.com>
Date: 19 juil. 2007 20:30
Subject: Dans le TGV vers les vacances
To: Marie-Posa

Coucou Marie-Posa,

Hé oui, un petit coucou depuis le TGV, un message presque électronique, puisque j'écris ce message sur papier avant de l'envoyer. Je n'ai aucune connection ni clavier ici. Choisir un train pour t'écrire : il faut bien aussi trouver des occasions originales !

Mais avant de me laisser emporter, quelles nouvelles de ton côté ? Le boulot suit-il son cours cahin-caha ? L'été, souvent une période doucement étrange d'allers et venues cet chassés et croisés. Tu dois connaître ça, les travailleurs restent et doivent assurer le suivi dans des couloirs où les portent s'ouvrent peu. Y a-t-il encore assez de personnel pour les faire claquer par chez toi, ou la période de veille estivale a-t-elle débuté ? Au moins, on peut penser que l'été va faire évoluer l'ambiance de ton boulot...

Mais peut-être en profites-tu un peu toi aussi, de ces congés ? Si mes souvenirs ne me trompent pas, tes vacances sont prévues un peu plus tard. Mais les week-ends rapides au vert et au soleil s'improvisent facilement, alors je t'imagine plus mobile qu'enracinée au bitume tendre et moite !

(Tu peux sauter le prochain paragraphe en première lecture, si tu es pressée. Ivresse de l'écriture ferroviaire, sans contrainte temporelle, disons...)

Les amis et les festivals, voilà une jolie mine d'exploration et d'expériences. Les jours sont longs et le ciel bleu, les bavardages peuvent durer tard, les visions s'éterniser sous un tiède air en mouvement placide. Je suis presque prêt pour un article paresseux de supplément d'été d'un magazine quelconque, le stage précaire estival m'ouvre le bras : je pourrai aligner les clichés sans trop d'effort, je sais que tu seras d'accord avec moi sur ce point. Donc aucun intérêt à trop en rajouter. Mais l'amusant, avec les grosses ficelles, c'est de voir qu'elles peuvent vous surprendre, qu'elles remontent dans vos penses tout doucement, comme oubliées juste auparavant.
L'autre jour, je me suis dit : que de soirées et sorties pour moi en ce moment !
Puis aussitôt, sans reprendre mon souffle : normal, il fait plus jour et plus doux, j'hésite moins à traîner jusqu'à la gare !
(Et j'ai dû enchaîner sur : c'est comme la vie nocturne en Espagne, nourrie par le climat clément. Mais je n'irai pas plus loin dans mes passionnants monologues intérieurs)

Oups, voilà qui est bien long... Et pas indispensable... Distrayant peut-être, laisser une correspondance vivre à son rythme et selon son originalité. Mais je vais jouer carte sur table et te prévenir avant ce long bloc. Voilà, c'est ajouté.

Marchons un peu plus droit maintenant.
Des faits ! Des faits !

Ces dix jours s'annoncent très excitants, certainement bien riches. Je trouve déjà matière à récit dans de dérisoires anecdotes, et je devrais avoir de quoi m'amuser. Objectivement, il y aura à raconter. Et de belles photos sous la lumière et les teinte du Sud, Avignon, Nîmes, Marseille, Miramas. Je vais tenter d'obtenir d'aussi belles images que les tiennes : l'émulation ne faiblit pas !

C'est fascinant, d'ailleurs, cette influence des échanges à distance, photos, liens, et l'on tente soi-même de faire de son mieux pour nourrir les messages. Même durant les discussions instantanées type MSN, dialogue souvent futile et poubelle, il peut ressortir une envie de progrès. Enfin, je crois.

Philosophe de TGV et de MSN.
Il y aura bien un éditeur grand public pour s'intéresser à moi, avec ce CV. Ou une émission collégiale presque drôle.
Oh yeah.

J'idéalise certainement ces échanges électroniques. Elle est loin encore l'édition à la Pléiade des correspondances électroniques d'un écrivain. Mots éphémères, souvent tapés vite, et qui se relit vraiment ? Mais non, je n'arrive pas à mépriser ces échanges, le lien assurément avec l'amitié, des vecteurs, l'estime pour les communications numériques doit pousser chez moi en songeant à tous ces amis chers. Croissance qui n'observe pas vraiment l'objet lui-même.
Mais sans ces outils...

Imaginons. SI on s'était perdus de vue, si on était partis, ou si une année, on ne s'était pas appelés pendant les grandes vacances. Cinq ans. Et si je tombais sur ton adresse email, par coïncidence du réseau, une adresse qui pourrait être la tienne, qui ressemblerait tellement à une adresse que tu aurais choisie. Hé bien.

Enfin.

Pas facile de rester lisible quand on mène seul le dialogue. Et quand on ne peut encore rien raconter, car les souvenirs sont pour les jours qui viennent ! Ce sera différent au retour.
Ce ne pourra pas être pire !

Je penserai bien à toi. Prends soin de toi et sois folle, bisous,

Cathead

Aucun commentaire: