2009/06/19

Un bâtiment au toit vert mais à l'aspect un peu terne

Le "toit vert" de l'édifice C.-D. Howe - le premier sur un immeuble à bureaux fédéral dans le centre-ville d'Ottawa - contribue à réduire la quantité d'énergie nécessaire pour le chauffage et la climatisation, à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de dioxyde de soufre et à améliorer la qualité de l'air. Essentiellement autosuffisant, le toit vert peut conserver jusqu'à 75% de l'eau de pluie, et la libérer progressivement dans l'atmosphère tut en retenant les éléments polluants dans son sol. Il y a aussi d'autres avantages : le toit vert procure un habitat aux plantes, insectes et animaux qui ont généralement peu accès à des espaces naturels limités en ville. Même dans les immeubles urbains élevés comptant jusqu'à 19 étages, le toit vert peut attirer des insectes bénéfiques, des oiseaux, des abeilles et des papillons. Le toit vert de l'édifice C.-D. Howe a accueilli un canard colvert et un canard branchu, qui y ont tous deux fait leur nid.

                programme des journées Portes Ouvertes d'Ottawa - 6 & 7 juin 2009

Programme plus qu'appétissant que celui proposé par ce toit vert, d'autant que l'immeuble se trouve en plein downtown Ottawa ; voilà qui promettait une vue magnifique sur le Parlement, la rivière Outaouais, que sais-je ? Et avec sa fermeture à 17h, l'édifice était l'un des derniers bâtiments ouverts après 16h, il n'y avait pas d'hésitation à avoir, courrons-y.

Dans le hall, quelques personnes attendent autour de l'accueil ; certainement faudra-t-il suivre un guide, espérons qu'il ne tardera pas trop, ce hall ne présente vraiment aucun intérêt, même les travaux de réfection s'affichent fades. Mais voici déjà un garde en uniforme, un long couloir à suivre, le tourniquet est franchi sans même prêter attention à la sonnerie d'alarme (seul le garde possède un badge, vous vous en doutez) Nous voici entre les mains d'un nouveau vigile, uniforme similaire, en route dans un ascenseur vitré ; le soleil toujours présent, la vue sur une prometteuse cours intérieure, voilà bien un bâtiment à ne rater sous aucun prétexte.

Nouveau vigile à la sortie de l'ascenseur, un virage à gauche, un vers la droite, il transmet le groupe à un des ses collègues en uniforme ; la porte vers la terrasse !

Espace dallé, peu large, un auvent en longueur sous lequel on doit organiser des barbecues, accueillant uniquement quelques chaises vides en cette fin d'après-midi. Deux ou trois par-terres inclus dans des cubes bétonnés, comme dans l'allée d'une petite résidence de province, une de ses résidences dont les bâtiments s'appellent Pablo Picasso ou Délice des Peupliers. Aucun moyen de trop s'approcher du bord, d'admirer les perspectives urbaines ou les volumes du parlement, les par-terres bloquent l'accès au bord de la terrasse ; les rebords se trouvent de toute façon protégés par de hautes parois quasi opaques.

Le groupe erre doucement, décontenancé devant la terne installation paisible du fleuron écologique de la ville. Une dame au cheveux blancs se faufile sur les rebords, s'approche du bord, brandit son appareil photo bien haut, pour obtenir quelques clichés du bâtiment parlementaire dont on ne devine que quelques tours ; une minute à peine s'écoule et un garde énergique la rappelle à l'ordre : please, Madam, veuillez descendre immédiatement, tout de suite.

On s'approche vaguement de l'étendue herbeuse plus large, plantée de vert & violet ; y aurait-il quelques plants de cannabis pour arrondir les fins de mois de l'architecte ? On blague encore quelques instants, reprend l'ascenseur dans l'autre sens, peut-être l'aspect le plus intéressant de la visite. Les normes environnementales ne semblent pas être trop développées dans les bâtiments canadiens, à la politique écologique encore un peu surprenantes pour un oeil européen : aurait-on trouver une publicité gouvernementale ventant les mérites du propane dans un centre-ville parisien ?




06/06/2009 - 235 Queen Street, Ottawa

Aucun commentaire: