2008/09/11

Une block party de graffiti et de hip-hop sur un parking de la rue Ste Catherine

Dimanche 3 août - 17h
rue Ste Catherine, entre le quartier des spectacles et la gare de bus - Montréal


Dix mètres d'espace gris entre deux immeubles de briques rouges, cinq arbres le long du trottoire sortent d'une bande d'herbe verte, et derrière, trois voitures entre des lignes blanches. Des garçons à casquettes et polo à rayures se tiennent à un mètre du mur à gauche des arbres, et deux d'entre eux tiennent une perche de trois mètres de long. Au bout de la perche, un rouleau frotte le mur de haut en bas, bandes alternatives qui passent sur les inscriptions colorées oranges, jaunes, roses, bleues., boucles visibles sur la surface du mur.

Sur une moitié du mur, l'autre moitié est noire, et le groupe de garçon se situe à la frontière entre la zone noire et la zone portant des signes colorés.

Le garçon baisse l'extrémité de la perche, introduit le cylindre blanc gris dans un pot blanc. Le rouleau sort du pot noir, le garçon relève la perche, et le mur devient noir à l'endroit où se pose le cylindre.

Dimanche 10 août - 15h
rue Ste Catherine, entre le quartier des spectacles et la gare de bus - Montréal

Derrière les arbres, des piquets gris et des pentes noires au dessus d'un groupe de personne de six mètres de diamètres, avec une épaisseur de quatre personnes sur toute sa circonférence. Sur la droite, à l'opposé du mur noir, deux tables derrière lesquelles se tiennent deux hommes penchés sur des disques, de la musique sort de boîtes noires d'un mètre de haut. Le sol et les piquets vibrent. 

Au centre du cercle humain, un garçon frappent des pieds sur le sol, les vêtements rouges et brillants sous sa casquette, la jambe droite passant par dessus la gauche, puis la gauche par dessus la droite. Il fléchit les genoux, posent les mains au sol, posant les pieds devant ses mains selon un arc de cercle, penchant le torse en arrière et se redressant totalement. Quelques pas devant lui, il lève les bras verticalement au dessus de sa tête et saute vers l'arrière, prenant ses jambes dans ses mains  et les faisant passer au dessus de sa tête. 
Une fois les pieds au sol, il crie.
Les personnes dans le cercle frappent dans leurs mains, crient, un autre garçon en vert s'approche du centre du cercle. Le sauteur en rouge frappe de la main dans celle de ce garçon, et il se penche, se penche vers l'avant et fléchit des jambes trois fois de suite.

Près du mur à la surface noire, des plans horizontaux d'un mètre de large, trois mètres de long, sont posés entre des piquets verticaux dont le sommet est à quatre mètres du sol. Deux hauteurs de plans horizontaux le long du mur, espacés d'un mètre cinquante, et deux garçons sont accroupis à deux niveaux différents, tournés vers le mur. Ils tiennent des cylindres blancs qu'ils agitent un doigt posé sur le sommet, le doigt dirigé vers le mur. Un nuage jaune entre le doigt au sommet du cylindre et le mur. Sifflement. Une ligne jaune apparaît sur la surface noire, un angle, une boucle. Au niveau du sol, le pied gauche sur le trottoir, un garçon à casquette tend le bras au milieu d'un carré blanc.

Une jeune fille se tient trois mètres derrière lui, pantalon couvert de cercles verts et bruns, les cheveux dans le milieu du dos, bruns et bouclés. Un sac bleu à fond noir pend à son épaule droite.

Quelle surprise de découvrir ce parking de la rue Ste Catherine, aux graffiti si généreux, et, apparemment, renouvelés régulièrement. Voilà une bloc party parfaitement organisée, et ce dès la semaine précédente, en effaçant les murs graffités à grands coups de peinture pour offrir un terrain de jeu à nouveau vierge.

Tags, deux DJs, des basses lourdes et quelques danseurs acrobates perdus au milieu d'un cercle de curieux et d'enthousiastes. Une petite merveille de fête urbaine. 

Aucun commentaire: